Energie
Le SER livre son bilan sur la biomasse
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Le 26 avril, le Syndicat des énergies renouvelables a souhaité revaloriser le fonds chaleur.
« Au rythme des développements actuels nous ne serons pas au rendez-vous », a déclaré Jean-Louis Bal, le 26 avril dernier. Le rendez-vous évoqué par le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) est celui donné par le Grenelle de l’environnement, à savoir atteindre une part de 23 % d’énergie renouvelable en France d’ici 2020. En effet, depuis 2005, la consommation d’énergie renouvelable n’augmente que d’1 Mtep (tonne équivalent pétrole) de plus chaque année. Une évolution insuffisante. A ce rythme, la France consommera 29 Mtep d’énergie renouvelable en 2020. Un chiffre en deçà de l’objectif de 35 %. Plus exactement, « l’objectif de 23 % est réaliste, mais la tendance actuelle ne permet pas d’atteindre le supplément de 20 millions de tep. Pour être en ligne avec l’objectif Grenelle, il faudrait doubler la dotation du fonds chaleur », explique-t-il. En effet, la France accuse un retard certain par rapport à d’autres pays en pointe, tels que l’Allemagne, le Japon, les Etats-Unis, ou encore la Chine.
La biomasse, des résultats mitigé
En ce qui concerne la biomasse, le fond chaleur a tout de même permis de rester en ligne avec les objectifs du Grenelle de l’environnement. En 2009/2010, les projets financés ont en effet servi à produire 500.000 tep sur la période. Le coût à la tonne de CO2 évité (16 €) est lui aussi satisfaisant. Cependant, le bilan n’est pas dénué d’aspects moins réjouissants. La revalorisation en 2010 du tarif d’obligation d’achat pour l’électricité produite à partir de biomasse dans une fourchette comprise en 125 et 175 €/MWh est insuffisante selon le SER. Le syndicat estime en effet que ce prix ne compense pas suffisamment les contraintes d’exploitation. Autre biais négatif, les nombreux appels d’offres qui entourent ce mode de production n’ont finalement pas été optimisés. Pour la période 2008/2009, seulement 2 projets sur 44 ont été retenus. En outre, sur les appels de 2005 et de 2008, 102 MW ont été mis en service sur les 569 MW sélectionnés. Un nouvel appel d’offre a été lancé en août 2010.
L’enjeu des biocarburants
L’utilisation des résidus biomasses pourrait par contre permettre de multiplier par 10 le rendement des biocarburants, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Dans les dix prochaines années, des biocarburants produits à partir de paille ou de bois devraient en effet être commercialisés. Ces avancées contribueraient à hauteur de 27 % aux besoins mondiaux en carburant dans les transports d’ici 2050, contre à peine 2 % aujourd’hui, selon un rapport de l’AIE publié le 20 avril dernier. Ceci permettrait de réduire de 1,1 Mdt les émissions de CO2. Le rapport précise que le taux prévu ne devrait pas compromettre la sécurité alimentaire mondiale. Il souligne néanmoins qu’« avec une population mondiale en croissance de plus de 30 %, à 9 milliards d’habitants en 2050, et avec des besoins alimentaires supplémentaires en hausse d’environ 70 %, le problème de l’utilisation des terres agricoles doit être abordé avec précaution pour éviter tout impact négatif d’une expansion des biocarburants sur la sécurité alimentaire. »