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Libre-échange UE / Ukraine
Le projet d’accord suscite des inquiétudes

Le Copa-Cogeca veut exclure des négociations l’éthanol, le sucre et ses produits dérivés

Réunies au sommet le 22 novembre à Bruxelles, l’UE et l’Ukraine ont notamment « réitéré leur engagement commun d’établir (entre elles) une zone de libre-échange complète et approfondie afin de permettre une intégration graduelle de l’Ukraine dans le marché intérieur de l’Union ». La négociation d’un tel accord inquiète les organisations agricoles des Vingt-sept qui demandent à la Commission européenne de ne pas multiplier les concessions dans leur secteur.

L’embargo ukrainien sur les exportations céréalières pointé du doigt
    Dans la lettre adressée à la direction générale du commerce de la Commission européenne, les organisations professionnelles et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) « rappellent en premier lieu que l’Ukraine fait partie des pays qui ont des facteurs de production à bas coûts, liés à la caractéristique de son économie ». Par ailleurs, selon elles, « la situation actuelle du marché des céréales montre que (ce pays) ne peut pas être considéré comme un partenaire commercial fiable vu les décisions de limitation d’exportation qu’il a prises jusqu’à la fin de la campagne 2010/2011 ».
    Se référant à l’offre présentée par l’UE à Kiev pour la conclusion d’un accord bilatéral, le Copa-Cogeca juge « absolument indispensable d’exclure le sucre, les produits à forte teneur en sucre et l’éthanol des négociations actuelles et de n’octroyer ni libre accès ni contingent tarifaire à l’Ukraine ». Il s’oppose également à une augmentation, en volume, du contingent tarifaire d’im­portation de blé tendre de qualité moyenne ou basse (2,378 Mt à 12 €/t) appliqué entre autres à l’Ukraine et à tout nouveau contingent qui serait créé spécifiquement pour ce pays. Dans le secteur de l’élevage, les organisations agricoles européennes rappellent qu’il est « essentiel que les produits importés (dans l’Union européenne) soient conformes et satisfassent aux normes de production européennes, notamment de bien-être animal ».
    Par ailleurs, elles dénoncent la « pression » de Kiev pour obtenir de l’Union européenne la suppression des restitutions à l’exportation de viandes vers l’Ukraine, alors que « la dévaluation de la monnaie ukrainienne pose de plus en plus de problèmes pour les exportations européennes ». Enfin, relevant que la dernière offre de l’UE est améliorée pour les produits agricoles de base et transformés sans changement pour les produits industriels, le Copa-Cogeca met en garde la Commission contre le dépassement du « seuil critique où l’accord avec l’Ukraine entraînera plus de conséquences négatives pour l’agriculture européenne que de réelles opportunités de développement pour l’économie européenne dans les zones rurales ».

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