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Le pouvoir économique en question

Dans un contexte commercial de plus en plus libéral, les coopératives doivent réagir pour s’adapter, conquérir des marchés... Mais jusqu’où ?

ORGANISATION. La couleur a été annoncée, lors de la première table ronde “cap sur les enjeux” relative au pouvoir économique des agriculteurs, à l’issue de l’assemblée générale de Coop de France jeudi 7 décembre. Pour Hubert Grallet, président de la section “Métiers du grain” de Coop de France, un des atouts majeurs à l’avenir pour renforcer le pouvoir économique des agriculteurs passera par le développement d’une « organisation économique forte » entre les coopératives et leurs adhérents agriculteurs pour une meilleure structuration des filières. Et selon lui, cette structuration ne pourra s’exercer qu’en maintenant l’intervention, qui a déjà su faire ses preuves, et pourtant actuellement remise en cause par Bruxelles. En clair, la définition des intérêts et la mise en œuvre de moyens, pour que les agriculteurs et les organisations coopératives fédèrent et renforcent leurs partenariats, sont primordiales. Coop de France propose que le défi de renforcer le pouvoir économique des agriculteurs devienne un chantier prioritaire du ministère. Pour Guillaume Roué, président de l’interprofession porcine Inaporc, il est également souhaitable d’enrayer l’étanchéité entre productions animales et végétales. Une réelle transversalité est donc à mettre en œuvre.

À des problématiques, des réponses

« Nous devons prendre les problèmes par le bon bout, c’est-à-dire (...) conditionner toute intervention publique à la bonne structuration des filières », a lancé Philippe Mangin, le président de Coop de France. D’autre part, la plainte déposée à Bruxelles contre l’État français visant à contester les particularités fiscales accordées aux coopératives est jugée totalement irrecevable. Sur ce sujet, Dominique Bussereau s’est montré rassurant : « Le système coopératif vise à offrir des prix rémunérateurs à ses adhérents, à défendre leurs intérêts sur les marchés (...). Ce régime fiscal intervient en contrepartie des spécificités et des contraintes propres aux coopératives (...). Je suis déterminé à défendre notre modèle coopératif au niveau communautaire. »

L’attractivité des coopératives est par ailleurs le second grand cheval de bataille de Coop de France. Pour son président, cela doit passer par la performance économique des entreprises (choix d’optimisation), la modernisation de la gouvernance des coopératives, l’implication des adhérents (inhérente à un dialogue soutenu et surtout à une réelle implication financière).

Mais finalement, est-ce que les coopératives sont adaptées au contexte international ? Quels sont les véritables enjeux de la coopération ? Telles ont été les questions formulées par Pierre Méhaignerie, président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale. Selon lui, trois enjeux devront être surmontés à l’avenir, pour le France et pour l’UE. Tout d’abord la mondialisation, qui est incontournable. Elle profite aux hommes mais oblige une amélioration des coûts de production européens. L’amélioration de la compétitivité des coopératives à travers des aspects de normes sanitaires et de qualité des produits, mais surtout de valeur ajoutée des productions, devra être également reconsidérée, dans un contexte concurrentiel accru. Enfin, il sera nécessaire d’affronter la mondialisation technologique. Pour ce faire, les besoins en matière de recherche et d’innovation sont réels. Pour Pierre Méhaignerie, les coopératives ont un important rôle à jouer, en tant que formateur, notamment à destination des lycées agricoles.

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