Le passage à une agriculture de qualité est à l’ordre du jour
Les Chinois ont appliqué à l’agriculture ce qu’ils ont appliqué au reste de leur économie. À savoir, une dimension intensive, qui raisonne en terme de production quels que soient les coûts associés ou les consommations associées. « Vous vous retrouvez aujourd’hui avec des consommations d’engrais par hectare qui sont entre cinq et huit fois plus importantes que celles que l’on constate dans nos pays », explique Pierre Sabatier, stratégiste et cofondateur du cabinet Prime View. « C’est une bombe à retardement » : cela fait exploser les rendements à court terme mais, à moyen et long terme, cela érode la productivité avec des consommation d’engrais qui deviennent trop chères par rapport au bien produit. Et l’économiste de renchérir : «Les productions sont tellement de mauvaise qualité, avec de telles dégradations de l’environnement, qu’il y a même des gouvernements régionaux qui ont construit des filières à part, pour s’assurer de la qualité des produits qu’ils consomment. » Même si pour l’heure l’environnement est « une notion abordée dans les discours mais pas dans les actes en Chine », la problématique sanitaire en termes de production agricole est « en ordre de bataille actuellement », assure Pierre Sabatier.