Le G20 agricole s'installe durablement
Le G20 agricole, lancé en 2011 par la France, avait suscité de grands espoirs. Cinq ans plus tard, à Xi'an, en Chine, le premier succès de cette initiative est son inscription dans la durée.
Le G20, rendez-vous politique majeur, avait inclus la question agricole en Turquie l'an passé, avec un accent mis sur le gaspillage alimentaire. Cette année, en Chine, le 3 juin, les ministres de l'Agriculture du G20 ont adopté un communiqué portant une attention particulière à l'innovation technologique. Christian Schmidt, ministre de l'Agriculture pour l'Allemagne, a annoncé, à cette occasion, que le G20 agricole serait reconduit l'an prochain sous la présidence allemande, avec un focus sur l'eau.
Une coopération relative à l'innovation
Les principaux engagements pris le 3 juin concernent la coopération relative à l'innovation. Outre les progrès prévus pour coordonner les initiatives scienti-fiques sous l'égide du G20, un groupe de travail doit être créé pour étudier comment opérer le partage d'informations.
Par ailleurs, la FAO, l'Ifpri et l'OCDE sont chargées d'établir des propositions concernant la coopération en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC). Ce point, très important pour la Chine, suscite une certaine prudence chez des membres du G20. S'ils partagent le constat que les TIC peuvent largement contribuer à la durabilité de l'agriculture, ils souhaitent mieux définir le champ des échanges avant de s'engager plus avant. L'intérêt pour les outils destinés à mieux appréhender la volatilité (Amis, forum de réaction rapide, monitoring des récoltes par images satellitaires, plateforme de management des risques) a par ailleurs été réaffirmé.
Soutien de l'accord de Paris
Parmi les points qui ont fait débat, on peut citer la lutte contre l'antibiorésistance, mentionnée a minima dans le communiqué (elle ne fait pas l'objet d'un groupe de travail), mais qui est traitée par d'autres instances. De même, le niveau d'engagement en matière environnementale suscite des discussions, même si le communiqué soutient explicitement l'accord de Paris adopté à la Cop21. À ce sujet, Stéphane Le Foll a rappelé la volonté de la France de considérer que l'agriculture peut aussi être une solution au réchauffement climatique avec l'initiative “4 pour 1000”, lancée dans le cadre du plan d'action Lima-Paris.