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Le Farm Bill fait la part belle aux assurances

Le 4 février, et avec deux ans de retard, le Congrès américain s'est enfin mis d'accord sur un nouveau Farm Bill pour la période 20142018. Les principaux changements concernent un repli du budget pour le programme d'aides alimentaires, la suppression des paiements dits directs et le renforcement des systèmes assurantiels.

Des systèmes assurantiels largement subventionnés

Si le programme de bons alimentaires doit être coupé de 8-9 Md$ sur dix ans, l'enveloppe consacrée aux aides agricoles resterait quasi stable. Les paiements dits directs, c'est-à-dire l'équivalent de nos aides découplées, sont supprimés, soit un montant de 5 Md$ par an. Ces aides étaient très critiquées, car elles étaient systématiquement versées chaque année, que les surfaces soient cultivées ou non. Par ailleurs, « il faut faire attention à la terminologie, car il subsiste d'autres aides directes », souligne Jean-Christophe Debar, directeur de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (Farm) et rédacteur d'Agri US Analyse. Il y a toujours des mécanismes d'indemnisation de revenu en cas de chute des cours entre les semis et les récoltes. Mécanismes qui ont été consolidés. Par ailleurs, les subventions aux programmes d'assurance ne sont pas amputés. Au niveau fédéral, les primes d'assurance payées par les agriculteurs sont subventionnées à environ 60 %. L'assurance sur le chiffre d'affaires est très majoritaire par rapport à l'assurance récolte : elle compte pour au moins les deux tiers. « Ces systèmes n'ont cessé de monter en puissance depuis une dizaine d'années », constate Jean-Christophe Debar. « Désormais, il est très dur de perdre de l'argent en étant agriculteur aux États-Unis si vous prenez toutes les assurances qu'on vous propose. La logique d'assurance a évolué progressivement : d'abord on a assuré contre le climat, puis les rendements, et enfin on assure votre argent, majoritairement avec de l'argent public, contre les conséquences économiques du fonctionnement du marché », explique David Laborde, chercheur à l'Institut international de iecherche sur les politiques alimentaires (AFP, 4 février).

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