Le CESE veut relancer un Grenelle de l’environnement qui « s’essouffle »
Après le suivi parlementaire et l’évaluation de la cour des comptes, c’était au tour du Conseil économique, social et environnemental (Cese) de rendre, le 15 février, son bilan du Grenelle de l’environnement, en réponse à une saisine du Premier ministre, datant de juillet 2011. Le Cese appelle à poursuivre dans la voie du Grenelle et dans une « dynamique économique positive ». Il formule donc une série de recommandations, dont celle de mieux intégrer la question de l’environnement dans la production, la consommation et les comportements de tous les acteurs. A ce titre, l’agriculture est concernée. « Les propositions du Cese s’inscrivent dans l’évolution de l’ensemble de l’agriculture, pour concilier sécurité alimentaire, productivité et environnement », a précisé Pierrette Crosemarie, rapporteur de ce document. L’avis du Cese constate que, de la réduction des pesticides aux conversions à l’agriculture biologique en passant par la certification environnementale et le manque de financements publics pour le Certiphyto, le volet agricole du Grenelle peine à se développer. Le rapport propose « d’accompagner les agriculteurs vers l’agro-écologie, notamment au travers de référentiels “qualité et environnement” volontairement déclinés par des coopératives par exemple ». Le document propose de renforcer la recherche sur les innovations agronomiques pour « diversifier les cultures et itinéraires techniques », de poursuivre l’information et la formation des professionnels, « en particulier sur les pesticides », a souligné Pierrette Crosemarie. Elle appelle aussi à « la visibilité et de la lisibilité des politiques publiques agricoles et sylvicoles pour engager des transitions lourdes ». S’appuyant sur le rapport du Centre d’analyse stratégique sur les aides publiques, lesquelles apparaissent défavorables à la biodiversité, le Cese insiste sur l’importance d’une réforme de la fiscalité. Il préconise par ailleurs de poursuivre l’affichage environnemental, d’encadrer rigoureusement un nombre restreint d’appellations et de labels, de lutter effectivement contre l’étalement urbain, de définir un statut légal de lanceur d’alerte, mais aussi de soutenir les filières identifiées comme stratégiques, au nombre desquelles il compte la méthanisation.