Etats des cultures
« L’aspect des cultures d’orges est flatteur »
L’expert d’Arvalis-Institut du végétal, Luc Pelcé, est pour l’instant optimiste quant à l’état des cultures d’orges en France. De nouvelles variétés d’hiver permettraient de résoudre le problème de la jaunisse nanisante.
L’expert d’Arvalis-Institut du végétal, Luc Pelcé, est pour l’instant optimiste quant à l’état des cultures d’orges en France. De nouvelles variétés d’hiver permettraient de résoudre le problème de la jaunisse nanisante.
Alors que la sécheresse en mars-avril se faisait menaçante, des pluies bienfaitrices se sont abattues sur le territoire français fin avril-début mai. « Les précipitations sont tombées au bon moment et en quantité suffisante dans l’ensemble. […] En conséquence, les cultures d’orge d’hiver comme de printemps ont un aspect flatteur », témoigne Luc Pelcé, animateur national de la filière Orge de brasserie d’Arvalis-Institut du végétal.
La campagne culturale en orge d’hiver avait mal débuté, avec un déficit hydrique marqué en automne, justifiant d’ailleurs la baisse des surfaces d’hiver au profit de celles de printemps. « Les conditions sèches avaient incité des agriculteurs à ne pas semer des orges d’hiver. […] Il pourrait y avoir un déficit d’épi au mètre carré dans certains secteurs », rappelle Luc Pelcé. Néanmoins, le rayonnement « record » en période de fin de tallage permettrait d’augmenter le nombre d’épillets par épi. Ensuite, « la pression maladie est pour le moment très faible cette année ! La sécheresse et les basses températures ne sont guère favorables à leur développement ». Seul petit bémol, la présence de repousse de blé dans certaines parcelles. « Il doit y avoir environ 2 % des parcelles d’orge d’hiver touchées par des cas de repousse de blé, pénalisant certains lots », explique Luc Pelcé. Pour les cultures de printemps, le bilan est globalement le même, à savoir positif, bien que des risques d’échaudage en juin et de pluies durant la récolte ne soient pas à exclure.
Rappelons que 100 % des orges de printemps, soit 0,57 Mha, sont de qualité brassicole, contre un peu plus d’un tiers pour les orges d’hiver, soit 0,52 Mha (1,33 Mha d’orge d’hiver au total, selon Agreste). La variété Etincel domine les débats du côté des orges d’hiver, alors que Planet est la variété phare du côté des orges de printemps (cf. graphique) cette année. « La proportion de variété Etincel pourrait reculer l’an prochain. De nouvelles variétés tolérantes à la jaunisse nanisante vont apparaître », indique Luc Pelcé. Parmi elles devraient figurer Margaux, KWS Jaguar ou Coccinel. « L’ensemble ou deux des trois variétés pourrait effectivement être semé à l’automne 2019 », commente le spécialiste. Concernant Planet, « il n’y a guère de raison que son importance baisse l’an prochain, étant productive et résistante globalement aux maladies ».