Réforme de la Pac
L’Allemagne contre « l’assurance revenu »
Les ministres de l’Agriculture de l’UE ont poursuivi le 16 juillet à Bruxelles, sous la présidence de Chypre, leur débat sur les propositions de réforme de la Pac en abordant deux dossiers : la gestion des risques dans le cadre de la politique de développement rural et les mesures de soutien exceptionnelles dans le cadre de l’organisation commune des marchés. Sur le premier point, de nombreuses délégations ont critiqué la proposition de Bruxelles de mettre en place un dispositif d’assurance revenu. Le Royaume-Uni, la Suède et l’Allemagne, en tête, se sont opposés à cette mesure. Pour l’Allemagne les paiements directs suffisent à stabiliser les revenus des agriculteurs, de plus ce système coûtera très cher (au détriment des actions de lutte contre le changement climatique) et entraînera des distorsions de concurrence entre États membres, selon l’utilisation qui en est faite. Par ailleurs, les propositions de mesures de gestion exceptionnelles (prévention des perturbations de marché, maladies animales et perte de confiance des consommateurs, problèmes spécifiques) ont reçu globalement le soutien des Vingt-sept, en dépit de réticences danoises, suédoises, allemandes, tchèques et britanniques. La France a profité de l’occasion pour rappeler que les dispositifs de stabilisation du marché permettent d’anticiper les crises. Elle a notamment plaidé, comme l’Autriche, pour le maintien des quotas de production de sucre « jusqu’en 2020 ».