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Exploitation agricole
La Saf propose de nouveaux outils de gestion du foncier

Il faut raisonner le facteur “terre” dans une logique d’entreprise et non plus patrimoniale.

« Pour que l’entreprise agricole française reste compétitive, il faut qu’elle possède de nouveaux outils pour alléger le poids du foncier dans ses comptes d’exploitation, afin d’en favoriser l’accès et le préserver », explique en préambule Valéry Elisseeff, directeur de la Saf-Agriculteurs de France, à l’occasion de la présentation à la presse de son rapport annuel, le 31 mai dernier. Intitulé “Pour une nouvelle vision du foncier : de l’approche patrimoniale à la stratégie d’entreprise”, il sera présenté officiellement dans le cadre de l’assemblée générale de l’institution privée le 16 juin prochain à Lyon.

Enjeux et mutations du foncier en France
    « Dans un contexte de rareté de la terre, l’agriculteur doit prendre conscience qu’il lui faut passer d’un raisonnement patrimonial du foncier à une stratégie d’entreprise », tambourine le directeur du laboratoire d’idées. « Si l’on reste dans la situation actuelle, où chaque génération rachète tout ou partie de la terre agricole de son entreprise, cela ne sera bientôt plus tenable car trop onéreux », insiste Valéry Elisseeff. « On prône ces changements le plus tôt possible à l’échelle de la France », continue le dirigeant, avant de connaître les difficultés de la Belgique, confrontée à « un prix du foncier très élevé et un morcellement des entreprises agricoles ».
    Le prix de la terre cultivée en France est particulièrement bas au regard de la situation dans le reste de l’Europe de l’Ouest. Mais cela ne durera pas car elles deviennent une denrée rare (cf. Les agriculteurs manquent de terres), ce qui va engendrer une augmentation généralisée de leur prix. D’où la nécessité de « raisonner l’investissement de la terre dans une stratégie d’entreprise avec une palette d’outils adéquates », affirme avec conviction le directeur.

Pour une politique nouvelle du foncier
    Pour engager ce changement de perception nécessaire sur la terre agricole, la Saf souhaite dès lors faciliter et préserver l’accès au foncier pour les chefs d’entreprise agricole par plusieurs mesures telles que « l’accès facilité à des fonds pour développer les capacités d’investissement sur le foncier, la mise en place de modes de faire-valoir comme la location-gérance pour encourager les jeunes agriculteurs à s’installer, l’adaptation de la fiducie pour permettre de déléguer la gestion de biens agricoles pour un temps donné, le maintien des capacités de production agricole en anticipant l’artificialisation des terres ou encore l’accès et le développement de l’implication des agriculteurs dans la gouvernance du foncier en France », détaille le “think tank”.
    « Ces propositions seront présentées et soutenues ces prochains mois auprès de l’ensemble des acteurs du monde agricole et de la société civile pour engager des évolutions concrètes au service de la compétitivité de l’agriculture », souligne Laurent Klein, le président de la Saf-Agriculteurs de France. Et de conclure : « Près de 25 % des exploitations agricoles vont changer de mains dans un proche avenir, il faut préparer au mieux ce transfert. »

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