La relance des négociations avec le Mercosur préoccupe une majorité d'Etats de l'UE
Une majorité de ministres de l'agriculture de l'Union, réunis le 17 mai à Bruxelles, s'est montrée préoccupée par la reprise des négociations commerciales avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) décidée début mai par la Commission européenne, sous la pression de la présidence espagnole de l'UE. Dans une note remise au Conseil agricole et soutenue par douze pays, la France souligne que les intérêts agricoles de l'UE sont « clairement en jeu ». « Je ne vois pas pourquoi l'agriculture serait toujours la variable d'ajustement des négociations commerciales en Europe », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre français de l'Agriculture, à son arrivée à Bruxelles. Un nombre conséquent de ministres se sont inquiétés des risques pour le secteur de la viande de la bovine et du porc. Les importations dans ces deux secteurs pourraient augmenter de respectivement 70 % et 25 %, a mis en garde Bruno Le Maire. Les Irlandais redoutent en particulier la concurrence des pays latino-américains sur la viande de haute qualité, tandis que d'autres pays ont dit redouter les concessions que l'Europe pourrait faire sur le porc, la volaille, le sucre, les céréales ou encore les fruits. Pour sa part, le commissaire à l'agriculture, Dacian Ciolos, a promis aux ministres de suivre de près ces négociations et de faire preuve « d'une approche prudente sur les produits les plus sensibles ».