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La FNA veut influer sur la fiscalité et la loi d’Avenir
« Comment l’économique et le politique peuvent-ils dialoguer avec deux approches tellement oposées ? Les uns pensent à créer de la valeur, les autres à les taxer », s’est interrogé Christophe Viger, président de la FNA, lors de son congrès national, le 29 novembre. Son invité, Dominique Potier, député (54), s’est prêté au jeu des questions/réponses. Face à un « socialiste, coopérateur, agriculteur bio et président du comité de gouvernance d’écophyto », le débat s’annonçait musclé.
D. Potier répond au négoce
« Comment garantir la compétitivité ? », a interrogé un négociant. « Doit-on baisser tous les critères pour être en concurrence avec les pays voisins, voire plus loin avec les conséquences que l’on imagine, (…), et remettre en question tout ce qui fait la force de l’agroalimentaire français ? », a d’abord répondu le député, avant de rappeler les 20 Md€ débloqués par le gouvernement via le Cice. « Un effort sans équivalent qui permettra d’être dans la moyenne européenne ». Autre levier, la recherche, pour laquelle les aides d’état sont difficilement accessibles (complexité administrative), a reconnu le député. Question fiscalité, « si tout le monde payait son impôt, l’état pourrait la baisser », a lancé le député, rappellant que la fraude des sociétés s’élevait à 10 Md€/an.
Peser dans les débats législatifs
En présence de Dominique Potier, le président de la FNA a fait passer quelques messages au gouvernement. Sur le volet fiscal, Christophe Viger a rappelé le montant des taxes, insistant sur leur importance, mais aussi sur une nécessaire remise à plat de la fiscalité en France pour la rendre plus « équitable entre tous les acteurs de la filière, solidaire, simplifiée et lisible». Le statut particulier des coopératives, qui exercent « une activité similaire » est notamment visé. De son côté, l’écotaxe coûterait près de 28 M€/an à la filière négoce, selon ses estimations.
Sur la loi d’avenir, la FNA estime « qu’un distributeur agricole doit proposer un conseil à tous ses clients agriculteurs et, plus largement, à tous les utilisateurs professionnels » et attend donc un amendement en ce sens. Par ailleurs, Christophe Viger a rappelé que la Loi d’avenir Agricole devait tenir compte de l’existant dans la filière céréalière (Rufra, Incograins et Chambre arbitrale de Paris, notamment, cf. n°4029).