Plan de relance blé dur
La filière veut voir tripler ses aides à la production
Réunie le 2 février à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, la filière Blé dur française a fait le point sur le plan de relance, entériné il y a un an.
Lancé l'année dernière au congrès de la filière Blé dur, le plan de relance Blé dur est aujourd'hui sur la bonne voie. Les emblavements en France ont augmenté de 11 % concernant la récolte 2015 par rapport à celle de 2014 et la filière mise sur une même hausse pour la campagne à venir. « C'est un plan de relance ambitieux, toutes les régions doivent y participer, qu'elle soit traditionnellement productrice de blé dur ou non », estime Pierre-Olivier Drège, directeur général de l'AGPB. Tous s'accordent à dire que le blé dur est une production à part entière, avec des débouchés spécifiques. « Confondre blé tendre et blé dur dans le plan de verdissement de la Pac, est inacceptable. Le soutien financier spécifique doit être pérennisé. D'ailleurs, une saisie officielle du ministère de l'Agriculture sur la différenciation de ces deux cultures a été déposée à la Commission européenne », explique Jean-François Gleizes, président du comité de pilotage de la filière Blé dur. Il ajoute que ce dernier souhaite que le montant de ces aides, qui est de 40 €/ha actuellement, soit triplé afin de relancer cette culture dont les débouchés croissent (cf page 4).
Des variétés adaptées aux spécificités
« Pour relancer la production de blé dur, il faut investir de l'intelligence, déclare Pierre-Olivier Drège. Grâce à l'amélioration génétique, les variétés progressent face aux maladies, les qualités technologiques et intrinsèques permettent d'augmenter les rendements en réduisant les intrants. » Pour lui, la recherche sur la sélection variétale doit utiliser des biotechnologies de pointe et accessibles. Ce plan de relance ambitieux mobilise depuis un an l'amont et l'aval de la production. Accompagnement technique, étude des freins au développement, accessibilité à l'irrigation,... font partie des premières impulsions données à ce plan. Cependant, la région Sud-Est reste dubitative. On y comptabilise une augmentation de seulement 2 %. Les agriculteurs, préférant des cultures à forte valeur ajoutée et diversifiées, délaissent la production de blé dur.