La commercialisation des mélanges de semences est en passe d'être autorisée
Lors de la journée Semences de céréales et de protéagineux, organisée par le Gnis le 7 avril à Paris, les scientifiques constatent à nouveau l'incohérence entre innovation et réglementation.
Le 22 avril prochain, une réunion à la demande du Bureau des semences rattaché au ministère de l'agriculture aura lieu. À l'ordre du jour, l'autorisation à la commercialisation des mélanges de semences de céréales de différentes espèces ou de variétés. « Si le mélange de semences céréalières reste utilisé de façon très minoritaire, l'autorisation de la vente constitue un enjeu fort au vu d'une demande en hausse », explique Thierry Momont, président de la section Céréales à paille et protéagineux du Gnis. Il s'agit de « transcrire en droit français la réglementation européenne qui autorise la vente de mélanges » d'espèces et de variétés, ajoute-t-il.
Il faut démystifier les biotechnologies et remettre la “science au cœur de l'agriculture.
Les scientifiques présents à la journée Semences céréales et protéagineux, organisée par le Gnis, sont unanimes : les mélanges présentent de nombreux avantages. Pour Isabelle Goldringer, directrice de recherche à l'Inra de Moulon, il faut utiliser la diversité intraparcellaire. « les différentes variétés ont chacune leur capacité à assimiler l'azote du sol. Dans un mélange inter espèces, les niveaux de résistance sont différents : cela permet de mieux combiner leurs caracteristiques », explique la chercheuse.
La réglementation des biotechnologies à la traîne
Pour David Gouache, directeur scientifique adjoint en charge des programmes de biotechnologies chez Arvalis, ces mélanges présentent des faiblesses sur le terrain. « Lorsqu'on choisit de cultiver deux espèces différentes, on se rend vite compte qu'on est dans une impasse au niveau de la protection des cultures », constate-il. Les solutions existent mais ne sont pas autorisées ” en France. De même en ce qui concerne la protéine ou le taux de gluten où « la réglementation est à la traîne », dénonce l'ingénieur. Mais c'est aussi un fait sociétal. « Le grand public ne se rend pas compte que l'agriculture est un secteur de haute technologie », explique Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet de conseil Asterès