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La Belgique cherche à implanter le soja sur son territoire

Quelques 1200 jardiniers ont participé au projet de science participative d’un consortium porté par l’institut VIB et l’Université de Gand (Belgique) pour identifier les bactéries rhizobia locales capables d’entrer en symbiose avec le soja. Objectif : implanter la légumineuse exotique en Flandres. 

L'objectif du projet "Du soja dans les Flandres" est d'identifier les bactéries endogènes de la famille des rhizobia, capables de capter l’azote de l’air pour le restituer au soja.
© Yanne Boloh

Ce sont 1200 jardiniers flamands, recrutés après une campagne de presse début 2021, qui ont semé dans leur jardin 60 graines de soja fournies par l’institut de recherche VIB (Belgique) en collaboration avec l’Université de Gand, celle de Louvain et l’Institut de recherche flamand pour l'agriculture, la pêche et l'alimentation (Ilvo) : ce projet de science participative, intitulé "Du soja dans les Flandres" vise à identifier les bactéries endogènes de la famille des rhizobia et, donc, capables de capter l’azote de l’air pour le restituer à la plante. En inoculant ensuite les bactéries dans le sol localement, la culture du soja sera facilitée. 

Du soja local pour les élevages flamands

Durant six mois, ces chercheurs bénévoles ont reporté les différents paramètres de croissance puis de récolte de leurs plants de soja sur une plateforme digitale développée pour ce projet. Durant l’été 2021, chaque jardinier devait aussi rapporter 5 plants qui ont été phénotypés au laboratoire. « Nous avons eu beaucoup plus de jardiniers intéressés que ceux qui ont été retenus, mais nous n’avions pas le budget pour aller plus loin car, ensuite, il a fallu récolter les plants et isoler les microorganismes des nodules tout en collectant toutes les données possibles sur le type de sol et les variétés de soja », explique Sofie Goormachtig, directrice du laboratoire de biologie végétale de l’institut de recherche VIB. 

« Toutes ces données sont utilisées pour déterminer les méthodes les plus adaptées pour la culture de soja dans notre région. Notre projet, d’une durée de trois ans avec un budget de 2 M€, est bien d’identifier les bonnes rhizobia pour introduire la culture de soja à haute teneur en protéines dans notre région afin d’améliorer la durabilité de notre agriculture et de nos élevages flamands ». Pour la chercheuse, tous les avantages du soja doivent être prises en compte : la production de protéines pour l’alimentation humaine ou animale, mais aussi l’impact de la légumineuse sur le sol sans aucun apport d’engrais grâce à la captation d’azote ainsi qu’une offre d’une nouvelle culture à intégrer dans leurs rotations pour les agriculteurs.

Au total, 4436 plants ont été retournées au laboratoire, en provenance de 907 jardiniers. Les racines de 918 de ces plantes possédaient des nodules dont ont été extraites ces fameuses bactéries du sol. Chacune a ensuite été isolée, identifiée et testée pour sa capacité à fixer l’azote de l’air. « Les bactéries les plus performantes dans cette phase d’analyse puis dans les essais au champ vont être incorporées dans les inocula qui seront utilisés pour enrober les graines de soja destinées à une production agricole suffisamment productive pour intéresser les agriculteurs de la région », poursuit la scientifique.

Pour passer du potentiel à la réalité, l’institut VIB a fondé la start-up Protealis qui a lancé, dès 2022, de nouvelles variétés de soja adaptées au sol et au climat des Flandres. Le projet, d’une durée initiale de trois ans, se poursuit.

Lire aussi : "Premier envoi vers l’Europe de soja argentin certifié « sans déforestation »"

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