Aller au contenu principal

Jacques Chirac soutient une agriculture française forte

Au Sommet de l’élevage qui s’est tenu en Auvergne du 5 au 7 octobre, Jacques Chirac a donné sa vision de l’agriculture française de demain

AMBITIEUX. Pour ce qui sera peut-être (à moins que…) un de ses derniers discours agricoles en tant que président de la République française, Jacques Chirac a inauguré le Sommet de l’élevage, à Cournon le 5 octobre, et a réaffirmé son attachement à une agriculture française forte, respectueuse de l’environnement, exportatrice, innovante, tournée vers les nouveaux débouchés et économiquement performante.

Défense du modèle agricole français

« L’agriculture est au cœur des défis du siècle : le défi alimentaire, le défi écologique, le défi de la puissance économique et donc politique dans le monde », a déclaré Jacques Chirac pour débuter son discours au Sommet de l’élevage. Pour lui, la France, premier exportateur de produits agricoles transformés et second pour les matières premières, doit « valoriser et renforcer ses atouts ». « Il nous faut créer les conditions d’une agriculture encore plus fortement exportatrice », a-t-il expliqué. Pour cela, il entend « placer la recherche et l’innovation au cœur de la stratégie agricole ». Et notamment, la recherche variétéale sur « des plantes à rendements élevés, plus économes en eau et en intrants ». Répondre aux attentes des consommateurs est aussi une priorité en développant « l’agriculture raisonnée et l’agriculture biologique ». Jacques Chirac souhaite aussi donner « la priorité aux usages non alimentaires des produits agricoles », citant les filières bois, les progrès de la chimie végétale et bien entendu les filières biocarburants (voir article page 4). Enfin, le président de la République a conclu sur la Pac dont « il ne saurait y avoir de remise en cause jusqu’en 2013 inclus ». « L’Europe doit avancer avec deux priorités : les hautes technologies et l’agriculture », assure Jacques Chirac. Pour lui, la Pac de demain devra maintenir « la préférence communautaire et les aides publiques pour les fonctions sociales et environnementales » et aussi « s’élargir à la nouvelle dimension des usages non alimentaires des produits agricoles, en privilégiant évidemment les productions européennes ».

Attente de mesures concrètes

En réaction, la FNSEA a estimé que « ces grandes orientations répondent aux préoccupations » du syndicat. Toutefois, ce dernier attend des « mesures concrètes » pour « que les agriculteurs retrouvent complètement la confiance ». Le syndicat attend que le « gouvernement traduise en actes les paroles du chef de l’État ».

Même attentes de la Confédération paysanne qui, de son côté, a salué un discours « plus écologique qu’à l’accoutumé » mais regrette qu’il soit « à l’opposé de la politique menée par le gouvernement », selon Régis Hochard, un peu « comme la déclaration de Johannesburg » où Jacques Chirac avait déclaré : « La maison brûle et nous regardons ailleurs.» « La France avait la possibilité de passer 20 % des aides sur le second pilier de la Pac, plus environnmental, et a fait le choix des 5 % », relève la porte parole de la Confédération paysanne.

Pour la Coordination rurale, François Lucas, président du syndicat minoritaire, relève « l’incohérence » du discours de Jacques Chirac. « Comment peut-on appeler à l’exportation en distrayant une part de la production au profit des biocarburants ? », s’interroge-t-il. À ce sujet, il doute de « l’opportunité pour les producteurs de la filière bioéthanol avec un prix à la pompe de 0,8 €/l ». Enfin, sur le développement des produits bio, le leader de la Coordination rurale estime que résoudre la malnutrition mondiale et favoriser le bio est une « antinomie ».

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne