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Genoplante a fêté ses dix ans

Le programme phare de recherche en génomique végétale en France veut que l’aventure se poursuive

METTRE EN VALEUR les réalisations d’une décennie de R&D pour convaincre les politiques et les financeurs de poursuivre l’aventure. Tel était l’un des objectifs du colloque organisé le 29 avril à Paris pour fêter les dix ans de Genoplante. Lancé en 1999, ce programme, qui a l’originalité d’associer la recherche publique (Inra, CNRS, Cirad, IRD) et plusieurs acteurs privés de l’amélioration des plantes (Biogemma, Sofiprotéol, Arvalis-Institut du végétal), est aujourd’hui à la croisée des chemins. En jeu : l’avenir de ses financements.

Un budget d’environ 40 M€

Doté d’un budget de 44 M€ en 2008, et d’une quarantaine de millions d’euros en 2009, Genoplante a environ un quart de son financement assuré par les subventions des ministères et de l’Agence nationale de la recherche (ANR). Or, les scientifiques et les professionnels n’ont aucune garantie que les crédits publics dont bénéficie le programme – dans le cadre de l’appel d’offre 2008-2010 – seront renouvelés à partir de 2011. « Notre souhait est d’avoir les moyens de continuer à la même hauteur », a expliqué Marion Guillou, P-dg de l’Inra, car si en dix ans les résultats des recherches ont été « spectaculaires », les défis agricoles sont nombreux à relever dans les années à venir. « Au bout de dix ans, nous sommes encore au milieu du gué. Les besoins en génomique végétale sont croissants au regard des enjeux de l’alimentation, de la chimie verte et de l’adap­tation au changement climatique », a appuyé Pierre Pagesse, le président de Limagrain. « Les rendements en blé stagnent depuis dix ans, (…) et le génome du blé reste à séquencer », a ajouté Catherine Feuillet, directrice de recherche (génétique et écophysiologie des céréales) à l’Inra Clermont-Ferrand. Pour Michel Boucly, directeur des engagements et du développement chez Sofiprotéol, un « deuxième souffle » est nécessaire pour Genoplante. Le programme de recherche a permis en dix ans une « structuration forte » de la communauté scientifique, explique Guy Riba, directeur général délégué de l’Inra. De fait, sur la période, 350 projets ont été lancés en génomique fonctionnelle, dont 45 en collaboration avec l’Allemagne et/ou l’Espagne, et 260 sont terminés. En outre, 39 demandes de brevets ont été déposées, dont 15 en vigueur au niveau international. Mais, souligne Michel Caboche (Inra), l’un des pères de Génoplante, « il manque une visibilité dans la durée des programmes. Deux ans, ce n’est pas suffisant. Il faut avoir des programmes de recherche sur 4-5 ans », estime-t-il. Face à ces doléances, la puissance publique reste évasive. « Genoplante doit rester le moteur de la compétitivité nationale et une des bases de notre crédibilité internationale », se contente de déclarer Gilles Bloch, directeur général pour la recherche et l’innovation au ministère de la Recherche. Pas un mot sur les mo­yens financiers dans son intervention. L’avenir du programme reste à écrire.

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