Logistique
Fret SNCF : une filialisation annoncée et bien accueillie par les chargeurs

La fédération CGT des cheminots a bloqué, le 23 avril, le site de Saint-Jean-de-Védas (Hérault) du prestataire logistique routier du groupe SNCF, Geodis, afin de dénoncer le projet de filialisation de Fret SNCF. Annoncée par le Premier ministre et confirmée par le groupe SNCF, le 17 avril, cette « décision violente et inefficace pour un réel report modal de la route vers le rail » est perçue par le syndicat comme « une stratégie […] de privatisation de Fret SNCF ».
Un objectif de rentabilité
L’objectif officiel affiché est tout autre. Après « recapitalisation […] au sein du groupe SNCF », Fret SNCF « serait dotée d’une personnalité juridique propre, société dont le groupe public ferroviaire détiendrait 100 % du capital », afin de « bâtir un plan d’affaires rentable », ce qui lui « permettrait de fonctionner selon les règles économiques et financières de marché ».
« J’espère que cette réorganisation va nous permettre de retrouver un opérateur ferroviaire performant, économiquement parlant, et fiable d’un point de vue opérationnel », indique Alain Charvillat, directeur Céréales Export de Sénalia, qui a cessé de travailler avec Fret SNCF dans le cadre de sa navette Nord/Seine (160 000 t/an de céréales). Un avis partagé par Christian Rose, délégué général de l’ Association des utilisateurs de transport et de fret (AUTF) : « C’est une bonne orientation pour consolider le fret ferroviaire, car la recapitalisation et la filialisation de Fret SNCF, qui représente 60 % de parts de marché de la traction ferroviaire française, apportera une amélioration de la qualité des services et une baisse des coûts. »
Karine Floquet