Oléagineux
Fop : voyant au rouge pour le biocarburant argentin, vert pour Red II
Le biodiesel argentin continue d’inquiéter la filière oléagineuse française. Mais le texte voté par les parlementaires européens, le 13 novembre, est jugé favorable.
Le biodiesel argentin continue d’inquiéter la filière oléagineuse française. Mais le texte voté par les parlementaires européens, le 13 novembre, est jugé favorable.

Arnaud Rousseau, président de la Fop, n’est guère optimiste quant à la limitation future des importations de biocarburant en provenance d’Argentine. « Les Argentins ont décidé de réduire leur soutien aux exportations de leur biodiesel, et l’UE s’est ravisée à mettre des droits de douane. Or, ces sanctions auraient déjà dû être adoptées », a-t-il déclaré, lors de la présentation des rencontres Terres Oléopro à la presse, le 29 novembre à Paris. Ce qui tranche avec les projections de Stratégie Grains, qui déclarait s’attendre, en octobre dernier, à un retour, fin décembre, des droits de douane sur les importations de biocarburant argentin. Le dirigeant de la Fop ajoute que cette tactique de l’Argentine d’abaisser ses soutiens est récurrente, afin de calmer les ardeurs défensives des pays souhaitant porter plainte auprès de l’OMC.
Environ 1,8 Mt de biocarburant argentin à base de soja sont arrivées dans l’UE en 2018, dont une majorité en France, soit plus que la production de Saipol, précise Tom Doron, responsable Communication du groupe Avril. Début 2018, Saipol avait réduit l’activité de ses usines, face à cette concurrence argentine. Aujourd’hui, les sites tournent de nouveau normalement, mais il n’est pas impossible que, si l’UE ne fait rien, ces derniers se mettent de nouveau au chômage technique, rapporte les professionnels de la filière.
L’huile de palme en débat
Côté bonne nouvelle pour la Fop : la dernière version de la directive européenne sur les énergies renouvelables Red II, votée par le Parlement européen le 13 novembre.
Le texte propose un taux d’incorporation de biocarburant de première génération à 7 %, contre 3,8 % dans la version initiale, présentée par Bruxelles en 2017. Il inclut, de plus, un objectif de 14 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2030 dans les transports.
Reste désormais les actes délégués, appliquant les textes européens dans chaque pays. « Nous essayons de convaincre les parlementaires d’interdire l’importation d’huile de palme dans l’UE à l’horizon 2030. Le débat se terminera au mois de décembre 2018, et ces actes seront publiés en février 2019 », précise Arnaud Rousseau.
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Le gouvernement prudent au sujet du B100 et du B10
La Fop réclame, entre autres, un sur-amortissement pour les transporteurs utilisant le B100, et un traitement égal du B10 et du E10 (soit 0,02 € de moins sur la TICPE). Le ministre de l’Agriculture a indiqué « ne pas être sûr que ça puisse se faire […] sur le budget de cette année », lors des rencontres Terres Oléopro du 29 novembre. « Nous allons regarder le sujet sur la fiscalité », ajoute-t-il.
Agra