Élections aux Chambres d’agriculture
FNSEA et JA «extrêmement confiants»
Malgré un programme peu original et non chiffré, le premier syndicat agricole français se montre particulièrement sûr de lui pour 2007
EN CAMPAGNE. C’est parti, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et les Jeunes agriculteurs sont officiellement entrés dans la course aux sièges pour les élections aux Chambres d’agriculture qui se dérouleront du 20 au 30 janvier 2007. En présentant leur projet commun, le 21 septembre, la FNSEA et les JA se sont montrés sûrs de leur victoire. Passé sous la barre des 50%? «La question ne se pose même pas», a assuré Jean-Michel Lemétayer. «Je suis extrêmement confiant, et quoi qu’il advienne, nous serons toujours devant nos concurrents», a-t-il lâché, sans pour autant les nommer.
Un projet commun sans surprise
Décomposé en trois chapitres, le projet du syndicat majoritaire est résolument tourné vers la compétitivité et la modernisation des exploitations.
Le premier intitulé “Vivre de notre métier” propose de :
- redonner son sens à la préférence communautaire ;
- réguler les marchés et limiter les risques en développant des mécanismes de gestion de l’offre (dans le cadre d’Organisations communes de marché) et des risques (aléas climatiques surtout) ;
- renforcer le pouvoir économique afin que «la valeur ajoutée ne soit pas confisquée par les transformateurs ou les distributeurs». La FNSEA entend pour cela développer la «recherche d’accords interprofessionnels».
Elle propose aussi «l’entrée des producteurs dans l’actionnariat de leurs entreprises d’aval, afin de ne pas rester durablement de simples fournisseurs»;
- tirer partie de toutes les opportunités du marché;
- conquérir de nouveaux marchés comme les biocarburants. Mais pas seulement, «il faut relever les défis des biotechnologies, de la chimie verte et des nouveaux matériaux».
Le second chapitre entend “Conforter les entreprises”. Pour cela, il faut:
- aligner les règles de concurrence. Le syndicat dénonce «les distorsions de concurrence subies dans des domaines qui restent de la prérogative des seuls états (environnement, phyto, emploi…)». Le FNSEA et les JA demandent par ailleurs «l’instauration d’une TVA sociale visant au financement des régimes sociaux pour alléger les charges sociales pesant sur les employeurs et les salariés»;
- baisser les charges. «Il nous faut obtenir un plan ambitieux sur le long terme: seule la mise en place de dispositifs adaptés permettra de faire face à l’augmentation des prix de l’ensemble des intrants», explique Jean-Michel Lemétayer. Et d’ajouter que « l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti doit être poursuivie jusqu’à son terme»;
- développer un vraie fiscalité d’entreprise agricole;
- améliorer le statut des personnes, revaloriser les retraites. «Nous devons bénéficier des mêmes prestations sociales que chacun, pour les droits au congé maternité, ou encore pour le versement d’indemnités journalières en cas de maladie». Les retraites doivent également être revalorisées pour le syndicat majoritaire;
- reconnaître et respecter la responsabilité de chacun;
- investir et moderniser.
Enfin, la dernière partie du projet du syndicat majoritaire s’intéresse à l’installation “au cœur de territoires dynamiques” en:
- accompagnant le renouvellement des générations;
- animant les territoires ruraux.
Au final, le projet commun de la FNSEA et des JA n’affiche rien de bien nouveau, et malheureusement aucun objectif chiffré comme l’a souligné un journaliste lors de la présentation du projet. D’autre part, quelques axes sont peu développés comme la partie consacrée aux attentes de la société. Si FNSEA et JA promettent d’y répondre, ils se gardent d’approfondir la question, notamment sur les organismes génétiquement modifiés ou l’usage des produits phytosanitaires.