Fefac/Fefana : vision commune d'une nutrition animale européenne durable à l'horizon 2030
Les fabricants d'aliments pour animaux européens et leurs fournisseurs d'additifs ont transmis leur vision pour 2030 au commissaire européen en charge de la Santé et de la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis.
Pour la première fois, la Fefac (Fédération européenne des fabricants d'aliments composés pour animaux) et la Fefana (Fédération européenne des fournisseurs d'additifs pour la nutrition animale) ont organisé une conférence conjointe, le 9 juin, pour présenter leur vision pour 2030 d'une nutrition animale durable. Les deux organisations voulaient affirmer leurs certitudes qu'elles peuvent aider l'élevage européen grâce à l'innovation pour autant que la réglementation ne bloque pas tout. Parmi leurs 170 invités, se trouvait le commissaire européen en charge de la santé et de la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis.
Dire plus fort ce qui est fait
Pour le commissaire, très ouvert à la discussion, l'interdiction des antibiotiques facteurs de croissance a ouvert la porte à un flux important d'innovation, ce qui montre que le secteur sait répondre aux challenges. Il insiste sur la nécessité de décisions prises sur des bases scientifiques, citant notamment les OGM. Il a également conseillé au secteur de se faire plus entendre sur ses réussites. Ruud Tijssens, le président de la Fefac, chiffre par exemple à 90 Mt de coproduits par an la contribution de la nutrition animale à l'économie circulaire. « Mais s'il vous plaît M. le commissaire, il faut faire attention au vocabulaire. Le terme de déchets (foodwaste) donne une mauvaise image alors que justement nous avons besoin de reconstruire une image positive de ce que nous faisons en terme de santé alimentaire, de bien être animal, de contribution à l'environnement ».
Lever les points de blocage
Pour Marco Bruni, président de la Fefana, « notre secteur produit beaucoup d'innovations pour améliorer la productivité, la qualité et réduire l'empreinte environnementale de l'élevage, mais elles doivent pouvoir arriver rapidement sur le marché ». Pour Ruud Tijssen, outre le travail sur la santé du tube digestif pour réduire l'utilisation d'antibiotiques, la R&D peut aussi réduire les volumes : « l'alimentation de précision pourrait idéalement réduire de 20 % les besoins en aliments des animaux. C'est bien sûr impossible concrètement dans les élevages d'aller jusque là, mais ça donne quand même une idée du potentiel de progrès si on nous soutient ».