Enseignement-Recherche
Euralis, Terrena et Vivescia, mécènes de la chaire Germea
La chaire d’enseignement et de recherche en sciences humaines et sociales Germea (Groupement d’études et de recherche sur les mutations de l’entreprise agricole) est portée par Toulouse INP-Ensat, avec le soutien d’Euralis, Terrena et Vivescia.
La chaire d’enseignement et de recherche en sciences humaines et sociales Germea (Groupement d’études et de recherche sur les mutations de l’entreprise agricole) est portée par Toulouse INP-Ensat, avec le soutien d’Euralis, Terrena et Vivescia.
« Les travaux de la chaire Germea […] seront un levier précieux pour affiner notre compréhension sur les stratégies des agriculteurs et mieux les prendre en compte dans notre réponse coopérative », a déclaré Olivier Chaillou, président de Terrena, l’un des trois groupes coopératifs, avec Euralis et Vivescia, à avoir signé la convention de mécénat de la nouvelle chaire d’enseignement et de recherche en sciences humaines et sociales, portée par Toulouse INP1-Ensat2. Baptisée Germea (Groupe d’études et de recherche sur les mutations de l’entreprise agricole), cette chaire est dédiée « aux nouvelles formes d’organisation économique et sociale de la production agricole », explique le communiqué en date du 19 octobre.
Nourrir les stratégies de développement des groupes coopératifs
La chaire Germea a été créée à l’initiative de deux enseignants-chercheurs de Toulouse INP-Ensat, qui ont développé des travaux dans le secteur de l’entreprise, financés par l’ANR (Agence nationale de la recherche). François Purseigle et Genevièvre Nguyen ont ainsi voulu prolonger ces recherches et y associer les entreprises agricoles. « Après des rencontres avec les dirigeants de Vivescia, Euralis et Terrena, qui partagent des intérêts communs sur le sujet, nous avons pu mettre en place un dispositif de mécénat », explique François Purseigle. Ce type de partenariat, créé autour d’une fondation, permet de défiscaliser les dons des groupes coopératifs et de faire en sorte que les fruits de la recherche tombent dans le domaine public. « Dans le cas d’une convention de recherche classique B to B, les résultats de R&D peuvent être soumis à une certaine confidentialité », précise l’enseignant-chercheur.
La participation d’Euralis, Terrena et Vivescia à cette chaire va leur permettre d’alimenter leur stratégie de développement dans un contexte où les exploitations agricoles de leurs adhérents sont en profonde mutation. « Le projet avec Germea, qui va nourrir le travail réalisé au quotidien par toutes nos équipes dans la coopérative pour toujours mieux accompagner nos adhérents, est […] précieux pour comprendre les changements [du monde agricole] : quelles évolutions pour le métier d'agriculteur ? Quels enjeux pour surmonter de nouveaux défis : transformation des exploitations agricoles, nouvelles formes de salariat, gestion de la main-d’œuvre, du local au global, transition agro écologique, numérique, attentes sociétales… », illustre Nathalie Salmon, responsable Communication externe d’Euralis.
Trois axes de recherche sur l’évolution des exploitations agricoles
Concrètement, les enjeux des groupes coopératifs mécènes sont forts, autour de l’évolution des exploitations agricoles. « Le fait que le chef d’exploitation n’est plus systématiquement le producteur (qui a alors un statut de salarié), que l’exploitation familiale se réduit comme peau de chagrin (seuls 20 % des entreprises agricoles sont exploitées par un couple d’agriculteurs, avec uniquement deux unités de travail homme) et que la sous-traitance se développe (appel à des entreprises partenaires pour les travaux agricoles) conduit à la multiplicité des interlocuteurs pour le commercial des coopératifs, pose des questions de gouvernance au sein même de la coopérative et peut même avoir des conséquences sur le maintien des capacités productives de ces groupes coopératifs, si l’on ne comprend pas ces évolutions de l’exploitation agricole », détaille François Purseigle.
Les grands chantiers de recherche de la chaire Germea s’articulent ainsi autour de trois axes :
- Le développement de la sous-traitance agricole (avec l’essor des entreprises de travaux agricoles),
- L’émergence de nouveaux métiers dans les exploitations agricoles (tels la nouvelle figure du chef d’exploitation et le poste de responsable des cultures),
- L’usage du numérique en agriculture (comme les plateformes qui permettent aux agriculteurs d’échanger sur leurs pratiques culturales).
Ce programme de recherche devrait pouvoir répondre aux attentes des groupes coopératifs partenaires. Ainsi Euralis espère-t-il grâce à ces travaux de R&D « comprendre les nouvelles formes d’entreprises agricoles et leur place dans la recomposition des chaînes de valeur ». Et Nathalie Salmon d’ajouter : « Le regard croisé de sociologues, d’économistes et de gestionnaires va nous être utile pour éclairer :
. la transformation accélérée des exploitations agricoles en une diversité de nouvelles entreprises de production et les processus à l’œuvre ;
. les nouvelles figures du salariat, les fonctions, les nouvelles modalités de gestion de la main-d’œuvre et des pratiques managériales ;
. l’insertion des nouvelles entreprises agricoles dans les filières et les territoires, du local au global;
. leurs performances et capacités à recomposer les chaînes de valeur et à répondre à de nouveaux défis économiques, environnementaux et sociaux ».
Un budget de 300 000 € sur cinq ans
« Les dons des trois groupes coopératifs mécènes s’élèvent à 20 000 €/an chacun, soit 60 000 €/an », souligne François Purseigle. La durée du projet s’élevant à cinq ans, ce sont au total 300 000 € qui seront investis. Les travaux de recherches ont débuté en 2021 et se prolongeront jusqu’en 2025.
En plus de participer financièrement à ce projet de recherche, les groupes coopératifs, Euralis, Terrena et Vivescia participent aux différents comités :
- le comité de pilotage qui se réunit deux fois par an pour s’assurer que la chaire suit sa feuille de route : « il est composé des représentants des partenaires (Présidents et DG) et des titulaires de la chaire », indique Nathalie Salmon ;
- le comité technique, qui se réunit tous les trimestres : « il s’agit de partager l’avancée des travaux entre partenaires et titulaires de la chaire, participer à la valorisation de ces actions en interne et assurer le relais auprès des administrateurs des coopératives » ;
- le comité opérationnel.)
-
Institut national polytechnique de Toulouse
-
École nationale supérieure agronomique de Toulouse