Engrais : marché au ralenti
MALGRÉ une météo plus favorable aux épandages donc aux réapprovisionnements, le marché des engrais reste inanimé. La tendance baissière se maintient, et l’opération de vente spot de l’ammonitrate en granulés, à moitié prix, du leader mondial des engrais Yara en janvier, a permis aux distributeurs de se couvrir confortablement. Il reste qu’en raison de ce déstockage, l’éventail des prix sur le marché s’avère très hétérogène. De leur côté, les importations d’ammonitrate sont rares, notamment en raison des besoins actuels des pays de l’est de l’Europe et des disponibilités en perlée à des prix très concurrentiels proposés également par Yara.
Face à des cours d’ammonitrate devenus plus abordables, l’urée et la solution azotée reculent, avec des marchés peu actifs. Après avoir enregistré un raffermissement début février, le prix de l’urée a de nouveau fait l’objet d’un léger repli. Quant aux ternaires, ils subissent eux aussi les conséquences d’une activité des engrais en berne après l’euphorie de la dernière campagne. Même tendance, encore plus accentuée pour les binaires, qui sont bel et bien complètement boudés, alors que le niveau de prix de la potasse reste imperturbablement haut. Dans ce contexte très mou, le DAP tire son épingle du jeu, toujours très attractif sur le plan du coût de l’unité d’azote, au détriment parfois de la qualité de l’apport pour les cultures. Les perspectives floues du marché du blé et les inquiétudes des céréaliers face à l’évolution de la Pac expliquent facilement ce ralentissement de l’activité.