Industries céréalières
Emploi : « Il est urgent que la filière se mobilise »
Xavier Bourbon, président de l’Association des anciens élèves des écoles des métiers des industries céréalières (Aemic), tire la sonnette d’alarme concernant le manque d’attractivité des industries des céréales.
Xavier Bourbon, président de l’Association des anciens élèves des écoles des métiers des industries céréalières (Aemic), tire la sonnette d’alarme concernant le manque d’attractivité des industries des céréales.
La Dépêche-La Petit Meunier : La filière céréalière rencontre une pénurie de candidats face aux postes à pourvoir. Quelle est votre analyse ?
Xavier Bourbon : La problématique d’attractivité des filières en termes d’image auprès des chercheurs d’emploi se pose plus que jamais. Nous avons travaillé sur ce dossier avec l’ANMF, le centre de recherche Tecaliman et l’école Enilia-Ensmic, pour poser un diagnostic. Le problème a tendance à s’intensifier. Dans le cadre de notre mission de placement, l’Aemic a fait le constat qu’une demande existe en production-technique, commercialisation et qualité. Mais l’offre de curriculum vitæ est très limitée, en raison de la faiblesse des diplômés spécialisés en industrie des céréales, les écoles ayant du mal à recruter des étudiants.
LD-LPM : Que faire pour remédier à ce problème ?
X. B. : Il devient urgent que les acteurs de la filière céréalière se mobilisent et entament une vraie réflexion. Nous serons présents à leur côté mais la démarche doit être collective pour définir des actions de communication. Les jeunes n’ont plus les mêmes attentes vis-à-vis de leur métier et de leur employeur que leurs parents. Il convient de comprendre leurs motivations afin de communiquer sur nos métiers sous un angle le plus favorable possible. Reste que les étudiants qui entrent dans les écoles des métiers des industries céréalières ont souvent des difficultés à trouver une entreprise dans le cadre d’une formation en alternance ou ne serait-ce qu’un stage. Si les professionnels sont conscients qu’ils ne font pas assez pour attirer les jeunes, il est difficile de mettre des choses en place.
LD-LPM : Quel rôle peuvent jouer les JTIC ?
X. B. : Les Journées techniques des industries céréalières (JTIC) sont un moyen donné aux professionnels pour recruter via, notamment, l’opération Job dating. De plus, les JTIC 2019 se déroulant dans la capitale du Nord, nous avons contracté un partenariat avec le Pôle emploi de Lille : ils communiqueront en amont sur la manifestation et seront présents à Lille Grand Palais les 16 et 17 octobre. Pour cette 70e édition, l’exposition sera composée de 80 à 90 structures et nous attendons entre 800 et 1 000 visiteurs par jour. Concernant les conférences, le blé et l’orge de brasserie seront en tête d’affiche, avec des focus sur la valorisation de la variabilité de la matière première, sur l’évaluation technique et économique du nettoyage, sur l’intelligence artificielle comme booster des industries des céréales ou encore sur les challenges de la boulangerie de demain.