EGalim : Terres Univia mise sur la recherche de valeur ajoutée
L’interprofession des huiles et des protéines végétales privilégie pour le moment les pistes permettant une meilleure rémunération des produits.
L’interprofession des huiles et des protéines végétales privilégie pour le moment les pistes permettant une meilleure rémunération des produits.

« Pour le moment, nous avons axé le plan filière 2018/2022, en liaison avec le secteur céréalier, sur les leviers d’action permettant de créer de la valeur », explique Françoise Labalette, responsable du pôle Amont et économie chez Terres Univia. Parmi eux, se trouve la production de graines oléagineuses et de tourteaux, bio ou non, répondant à des chartes et cahiers des charges certifiant l’origine française. L’idée est de convaincre que les produits nationaux ont plus de valeur. « Si le consommateur voit une différence, il acceptera de payer plus cher. Et le distributeur doit faire valoir cette différence », assure la spécialiste.
Afin de justifier l’absence de mention spécifique à la considération des coûts de production de l’amont dans le plan par Terres Univia, Françoise Labalette précise que « le secteur ne touche pas directement le consommateur final. Le prix de la matière première dans le produit transformé a un impact réduit. Nous avons donc eu peu de contact avec la distribution lors des tables rondes ». De plus, « sur un marché mondialisé, il est plus difficile d’assurer une construction du prix à l’envers ». Néanmoins, la spécialiste indique qu’une rencontre avec des distributeurs et des représentants de la société civile est programmée pour juillet 2018, et devrait permettre de traiter la question des coûts de production.
+0,5 Mha d’oléoprotéagineux espérés sur 2018/2022
Terres Univia fixe dans son plan un objectif de hausse des surfaces d’oléoprotéagineux de 0,5 Mha en 5 ans, permettant, entre autres, « une autonomie en protéines végétales pour l’alimentation animale à plus de 60 % ». Mais ceci ne pourra être obtenu qu’en restaurant les marges des triturateurs, rappelle Françoise Labalette. « Les usines sur l’intérieur du territoire souffrent davantage, car parfois éloignées des clients et/ou des bassins de production. […] On pourrait envisager l’installation de petites unités de trituration, avec des produits spécifiques, comme le tourteau de colza gras, proche des élevages ou des fabricants d’aliments pour animaux, en suivant l’exemple d’Extrudel ou de Centre Ouest Céréales », détaille la spécialiste. Des progrès sont à faire également « sur l’acte de trituration à proprement dit (économie d’énergie, automatisation…), ce qui améliorerait la productivité des usines de 5 à 10 % ».