EGalim : « Le consommateur peut payer plus cher », selon Lionel Deloingce

« Le gouvernement souhaite impliquer chaque filière dans son avenir, et changer de paradigme en leur faisant confiance pour le définir, les pouvoirs publics s’occupant de définir un cadre et des règles », a estimé Lionel Deloingce, vice président d’Intercéréales. Le plan de filière présenté par l’interprofession intercéréalière à l’issue des états généraux mise sur la segmentation et avec une montée en gamme. Pour le marché intérieur, il s’agira de développer des filières qualité. « Le consommateur est prêt à payer plus cher », estime Lionel Deloingce, à condition « de ne pas être trompé sur le rapport qualité prix ». Pour cela, il faudra « communiquer auprès du grand public » et ne « pas avoir peur d’être plus transparent » car « les dérapages dans certaines activités provoquent des doutes chez les consommateurs ». Reste à convaincre la Distribution de sortir de la logique du prix le plus bas. « L’alimentation ne peut être en solde permanente ». Une montée en gamme qui pourrait se traduire par une hausse du prix payé à la production, même si sa prise en compte automatique n’est pas évoquée dans le plan de filière. Une mesure inapplicable sur un marché mondialisé, qui disqualifierait de fait l’origine France sur de nombreux marchés.
Concernant l’export, notamment de blé tendre, deux axes sont évoqués par le plan de filière d’Intercéréales. La montée en gamme qualitative et logistique avec une hausse du taux de protéines, la livraison de blé plus propre et la capacité de le faire tout au long de l’année pour concurrencer de nouveaux acteurs comme la zone mer Noire. Et la nécessité de trouver de nouveaux débouchés hors des sentiers battus : « Il faut prendre son bâton de pèlerin et aller dans des pays où l’on est peu présent traditionnellement et identifier de nouveaux besoins », estime Lionel Deloingce.