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Évènement
Ecotaxe, Fab et meuniers ne baissent pas la garde

Le Premier ministre a finalement décidé de suspendre l’écotaxe. Le gouvernement ouvre ainsi une porte au dialogue, tout en maintenant sa position sur le principe de la taxe.

A la poursuite de l’affrontement en Bretagne, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a préféré le compromis concernant l’écotaxe. Mardi 29 octobre, au terme d’une réunion rassemblant la majorité des parlementaires bretons (PS, verts et un UDI) à l’exception d’élus UMP (qui n’ont pas souhaité y participer) et de membres du gouvernement, l’Exécutif a choisi de suspendre l’écotaxe, dont l’application était d’abord prévue pour juillet 2013 puis reportée au 1er janvier 2014. Mais comme l’a annoncé Jean-Marc Ayrault, « suspension n’est pas suppression ». Il s’agira donc de dialoguer avec les élus locaux et les partenaires sociaux mais pas de revenir sur le principe de ce dispositif… pour l’instant du moins. Car les professionnels n’entendent pas abandonner leur combat contre cet impôt issu du Grenelle de l’Environ­nement et mis en place par le gouvernement précédent. Saluant cette décision, les industriels de la meunerie et plus encore de la nutrition animale restent néanmoins mobilisés contre cette taxe.

L’industrie debout contre une nouvelle distorsion de concurrence
« L’écotaxe doit être corrigée, mais elle est utile aussi au financement de nos infrastructures de transport, qu’elles soient routières ou ferroviaires », a déclaré Jean-Marc Ayrault. Et d’ajouter, « pour y parvenir, il n’y a qu’un moyen, c’est le dialogue. (...). J’en appelle à tous les responsables politiques, économiques et sociaux, au-delà de leur sensibilité, parce que c’est l’intérêt général de la région et du pays qui est en jeu, à venir débattre. » Le lendemain, la proposition se précise avec l’annonce de la mise en place d’une concertation nationale sur l’écotaxe poids-lourds conduite par les ministres Frédéric Cuvillier (Transports), Stéphane Le Foll (Agriculture) et Guillaume Garot (Agroalimentaire), afin de trouver les « solutions équilibrées » qui permettront sa mise en oeuvre.
« Nous prenons acte, à ce stade, positivement et avec soulagement, de la suspension de l’Écotaxe décidée hier par le gouvernement afin d’en moduler les conditions d’application », a commenté l’association des Industries de première transformation dont fait partie la Meunerie française, dans un communiqué, le 30 octobre. L’ANMF entend également « participer activement aux négociations que le gouvernement doit ouvrir pour faire valoir sa spécificité et sera particulièrement vigilante pour éviter toute distorsion de concurrence ». Le Syndicat de l’industrie de la nutrition animale a réagi dans les mêmes termes saluant « la sagesse de cette décision ». Il espère aussi contribuer aux prochaines discussions pour une meilleure prise en compte « des difficultés des filières de l’élevage qui justifient une exemption de cette taxe ». Pour autant, les fabricants d’aliments du bétail restent attentifs à l’évolution du dossier. « La mobilisation du secteur de la nutrition animale continue dans toutes les régions de France », conclut le communiqué du Snia. De leurs côtés, les Fab bretons, regroupés au sein de Nutrinoë, restent opposés à l’écotaxe et ont prévenu que « que le Collectif saura se mobiliser dans l’éventualité où l’écotaxe reviendrait sur le devant de la scène. » Par ailleurs, Nutrinoë entend se tenir « aux côtés de leurs partenaires professionnels et des Pouvoirs publics pour construire ensemble le pacte d’avenir pour la Bretagne initié par l’Etat. » « Cela fait cinq ans que nous alertons sur la dégradation des filières de l’élevage. Nous n’avons jamais eu de réponse des Pouvoirs publics. L’écotaxe nous a permis d’être entendus. Il est dommage d’en être arrivés là », regrette Hervé Vasseur, président de Nutrinoë.

Syndicats agricoles soulagés
Du côté des syndicats agricoles, la FNSEA comme la Coordination rurale se sont dits « soulagés » par la suspension de la taxe. « Nous demandions un ajournement, et non une suppression », a déclaré Xavier Beulin. La CR propose quant à elle de taxer « les produits importés d’origine hors UE, qui déstabilisent les marchés et les productions ». Enfin, les coopératives ont aussi salué l’ouverture du gouvernement, regrettant toutefois son retard et précisant que Coop de France participera aux dialogue à venir sur le dispositif de l’écotaxe.

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