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Double comptage plafonné, une précision bienvenue pour la filière biocarburants
Le 6 février, l’état a annoncé que la quantité de biocarburants pouvant bénéficier du dispositif de double comptage resterait plafonnée à 0,35 % d’incorporation dans les carburants. « D’une part, les EMHA/EMHU (esters méthyliques d’huile animale et usagées, NDLR) connaissent de gros problèmes de fraude car il n’existe pas de dispositif de traçabilité adapté, et d’autre part, le relèvement du plafond pourrait entraîner une augmentation du prix des huiles usagées par rapport à celui des huiles vierges, et conduire à des importations massives de déchets », explique le ministère du Développement durable.
« Cette décision est favorable aux producteurs de RME (ester méthylique de colza), en limitant la concurrence des biocarburants éligibles au double comptage. Les pétroliers, producteurs de graisses animales et collecteurs d’huiles de friture espéraient beaucoup de cette possible augmentation, mais prennent cette décision comme un moindre mal, car elle était censée tomber le 31 décembre 2012, et cela bloquait le marché », explique Fabien Hillairet, directeur de Greenea.
Le marché hexagonal est essentiellement orienté sur les EMHV (EM d’huile végétale), mais la production de biocarburants à partir de déchets ou de résidus se développe. En France, il existe deux usines double comptage : celle de Véolia à Limay (EMHU) et celle de Daudruy à Dunkerque (EMHA). Une nouvelle usine de biodiesel à partir de graisse animale devrait voir le jour en novembre au Havre. La filière devient aussi de plus en plus structurée avec les schémas tels que 2BSvs et ISCC.
Les EMHV de palme et de soja posent toujours problème
Si en 2011, la filière européenne des RME a été pénalisée par les EMHA et des EMHU, en 2012, ce sont surtout les prix très bas des EMHV indonésiens à base de palme et argentins à base de soja qui lui ont fait concurrence, représentant 90 % des importations européennes de biodiesel. À ce sujet, seul le projet d’une loi anti-dumping a été annoncé : la Commission européenne demande aux états-membres d’enregistrer toute importation de biodiesel en provenance de ces deux pays. Un premier pas.