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Nutrition animale
Dans l’attente d’une croissance équilibrée entre productions bio animales et végétales

L’approvisionnement est l’un des points de vigilance pour la nutrition animale biologique. Il manque, par exemple, du son bio garanti français car les minoteries n’ont pas toujours deux silos pour stocker leur son, selon l’origine de leur blé bio.

Fondé en 2009, le Moulin Beynel à Sadroc (Corrèze) est doté depuis l’an dernier d’une nouvelle usine produisant plus de 10 000 t/an.
© Yanne Boloh

Les trois quarts du soja bio français sont utilisés en alimentation humaine. Idem pour le blé, le différentiel de 150 €/t entre blé meunier et à destination fourragère expliquant aisément les flux. Pour autant, les productions animales bio continuent à progresser en volumes et certains cahiers des charges, comme Biolait, renchérissent la segmentation Bio par une exigence d'origine France (sauf une dérogation en luzerne). La tension monte donc sur certains produits comme le son bio garanti français. Les gros moulins, qui écrasent aussi bien du blé bio français que du blé bio de la zone mer Noire, n’ont pas toujours un second silo pour séparer leurs origines et la production des petites unités ne suffit pas. « Nous avons donc dû modifier nos formules qui ne comportent plus de son pour les éleveurs sous ce cahier des charges [bio français, NDLR] », confirme Jean-Claude Floquet, directeur du Moulin Beynel à Sadroc (Corrèze). Fondé en 2009, et doté depuis l’an dernier d’une nouvelle usine produisant plus de 10 000 t/an, cet acteur historique du bio sélectionne ses origines lorsqu’il doit importer : « En tourteau de soja, comme nous ne pouvons pas avoir assez de matières premières en France, nous achetons en Afrique, plus précisément au Togo ». Quant au blé, il a recours au C2, c’est-à-dire au blé cultivé dans les exploitations en seconde année de conversion. Une origine autorisée en nutrition animale si toutes les matières premières produites en deuxième année de conversion représentent moins de 30 % de l’aliment.

Attention à l’effet ciseau

Cette année, la tension sur les matières premières s’accroît avec des récoltes en régression jusqu’à 40 %, voire 60 %, comme pour les protéagineux dans le Sud-Ouest. « Or, la consommation de volailles bio connaît un palier. Les éleveurs risquent donc de subir un effet ciseau entre leurs prix de vente et l’augmentation obligatoire des prix de l’aliment », souligne Mathieu Simbélie qui va remplacer Jean-Claude Floquet, bientôt en retraite. « Il est donc particulièrement important que, collectivement, nous agissions pour favoriser un développement harmonieux entre productions animales et productions végétales », souligne Jean-Claude Floquet, qui s’investit dans cette mission tant au sein d’Intercéréales Bio que d’Interbio Nouvelle Aquitaine.

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