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Coq

«Gong Xi fa Cai ! Bonne Année !» Depuis le 9 février, la Chine et son 1,5 milliard d’habitants, comme les multitudes de l’immense diaspora chinoise, célèbrent le Nouvel An chinois. Celui-ci en 2005 est placé sous le signe du coq, qui succède à l’année du singe en 2004 et précède l’année du chien en 2006. Dans le «Chinatown» parisien, situé dans le XIIIe arrondissement de la capitale, comme dans certaines rues de Belleville et du Marais, l’avènement de l’an neuf a été célébré par la communauté asiatique comme il se doit et selon des coutumes millénaires. Mais ce, avec beaucoup moins de fastes que l’an dernier, qui marquait —on s’en souvient— non seulement l’année de la Chine en France, mais le 40e anniversaire des relations diplomatiques entre Paris et Pékin, et —cerise sur le gâteau—la visite d’Etat du président Hu Jintao. Néanmoins étaient au rendez-vous les traditionnelles processions de dragons multicolores, au milieu des danseurs et des acrobates, dans une débauche d’illuminations rouges et dorées, de lanternes multicolores et de bruyants pétards. Côté spirituel, face aux portraits des ancêtres et de Guan Yin, la déesse de la fertilité, nul n’aurait dérogé aux rites des bâtons d’encens et des bougies brûlant jour et nuit non seulement au cours des veillées dans les rares pagodes de la capitale, mais aussi et surtout dans les foyers individuels. Et ce pour assurer la longévité des croyants de la maisonnée, adeptes du bouddhisme, du taoïsme ou du confucianisme. Religions, qui après la longue tourmente de la révolution culturelle, sont revenus en force en Chine, le spiritualisme n’ayant en fait jamais pu être éradiqué des cœurs comme des esprits. Selon les astrologues, l’année du coq ne serait pas favorable aux mariages car c’est l’année de la veuve ou du veuf. Charles (signe du rat) et Camilla (signe du cochon) —deux signes il est vrai compatibles entre eux— y ont-ils pensé avant d’officialiser leur union ? Significatif, on a noté dans l’empire du Milieu comme dans la diaspora, une multiplication des mariages dans les dernières semaines de l’année du singe. Les astrologues associent le signe du coq à l’élément bois, signe d’idéalisme. Ils sont unanimes pour estimer, que ceux qui naissent coq sont francs, courageux, généreux, loyaux mais aussi vaniteux, impertinents, orgueilleux, conservateurs et, bien entendu, passablement machos. D’où peut-être l’expression «c’est un vrai coq, un petit coq de village» ? Le coq symbolise aussi la rigueur et la force, et sa devise serait «ne pas avoir soif pour commencer à creuser un puits». Si la plupart des jeunes asiatiques nés en Occident, que l’on appellent familièrement les «bananes» parce que jaune seulement à l’extérieur, se moquent de ces superstitions —sauf pour les échanges de cadeaux—, leurs aînés, qui continuent à avoir recours à l’astrologie chinoise pour l’ouverture d’un commerce, un mariage ou la construction d’une maison y restent encore très attachés. Ainsi, jeunes et moins jeunes s’accordent pour considérer le rouge comme une couleur bénéfique, et consomment si possible l’animal dont le signe illustre l’année. Et sur les tables chinoises cette année c’est une hécatombe de gallinacés. Enfin, savez-vous que la classe aisée chinoise, qui goûte avec délice aux plaisirs du capitalisme, choisit à l’occasion de ces fêtes du Nouvel An de prendre quelques jours de vacances en France, «le pays du coq» : Cocorico ! Sur le plan gastronomique —selon les brochures— n’y serait-on pas traité «comme un coq en pâte» ? Mais gare à certains restaurants chinois parisiens, si l’on en croit de récents reportages dans les appartements dits “raviolis”, qui les approvisionneraient ! Dernière nouvelle de Chine, devenue —on le sait— un des géants de l’économie mondiale : Amnesty International nous apprend que peu de jours avant l’avènement de cette année du coq, la Chine populaire a encore multiplié les exécutions de condamnés à mort (650 personnes).Ce rituel funeste à la veille de chaque année lunaire est présenté par son gouvernement «comme une garantie visant à protéger la stabilité sociale et permettre au peuple de passer un joyeux Nouvel An en toute sécurité». «Business as usual» certes avec cette grande puissance qui compte de plus en plus, mais force est de reconnaître qu’il n’y a pas que les coqs qui devraient rougir de honte.

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