Aller au contenu principal

Riz transgénique
Contamination européenne avérée

D’après les autorités de l’UE et certains industriels, le marché européen du riz est pollué par des grains génétiquement modifiés non autorisés

RÉCIDIVE. Une semaine après l’annonce de l’association écologiste, Greenpeace, de la présence en France de riz OGM, non autorisé dans l’Union européenne, dans des nouilles chinoises vendues dans certains États membres, les autorités européennes confirment la contamination de lots de riz long grain américains par une variété transgénique sur le sol européen. De lourdes suspicions pesaient sur les lots de riz importés des États-Unis quand, à la mi-août, les autorités américaines avaient déclaré avoir trouvé des traces d’une protéine génétiquement modifiée, non nautorisée à ce jour, dans des échantillons de riz commercialisé sur le marché américain. Le riz incriminé est la variété LL601, développé par la société de biotechnologie Bayer CropScience. Depuis, la Commission a mis en place des musures dites « d’urgence » afin d’empêcher toute entrée de riz transgénique sur le territoire de l’Union européenne. De nombreux contrôles ont donc été effectués et les premiers résultats montrent la réalité de la pollution et, selon certaines sources, elle pourrait remonter à plusieurs mois, laissant présager que nombre de citoyens européens ont déjà consommés ce riz génétiquement modifié.

Une contamination réelle mais difficile à quantifier

Afin de mesurer l’ampleur de la contamination et de l’enrayer, les autorités européennes ont chargé les industriels de procéder à des tests afin de savoir si l’OGM non autorisé de Bayer CropScience était présent sur le marché européen. Le 11 septembre, les experts du comité permanent de la chaîne alimentaire de l’Union européenne ont confirmé la découverte de riz contaminé par la variété LL601 sur les marchés français et suédois. Au terme de leurs premières investigations, les industriels ont indiqué, ce même jour, que sur 162 échantillons testés, 33 se sont montrés positifs. Les importateurs de riz, de leurs côtés, ont notifié aux Vingt-cinq que la contamination était positive dans 20 % des tests réalisés. Tous les lots pollués ont été retirés du marché, a assuré la Commission. Toutefois, l’industrie a estimé qu’il était possible que la contamination ait démarré dès janvier 2006, ce qui laisse présager que la consommation d’un riz OGM non autorisé a bien eu lieu sur le territoire de l’Union européenne.

Pour Greenpeace, cet exemple montre « l’impossibilité de séparer les filières »

L’association de protection de l’environnement, qui avait déjà regretté cette pollution aux États-Unis puis révélé celle des nouilles chinoises, dénonce cette nouvelle contamination, qui « montre l’impossibilité de séparer réellement les filières ». Réagissant au tableau décrit par les importateurs, Arnaud Apoteker, responsable de la campagne OGM à Greenpeace, invite les commerçants à retirer de leur rayons les produits suspects, « 20 % des lots importés actuellement seraient touchés. C’est énorme », remarque-t-il. Il s’interroge aussi sur l’ampleur de cette contamination alors que les dernières expérimentations concernant la variété LL 601 aux États-Unis remontent à 2001. Enfin, Arnaud Apoteker fustige la volonté de Bayer d’imposer sa variété OGM. « Elle a demandé une dérégulation du marché aux États-Unis », rapporte-t-il. Contactée par La Dépêche/Le Petit Meunier, la société Bayer CropScience n’a pour l’instant que peu d’éléments permettant d’expliquer cette contamination. La firme de biotechnologie « travaille actuellement avec les autorités américaines pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé ».

Les plus lus

Christoph Büren, président du Groupe Vivescia (à gauche de la pancarte) et David Saelens, président du groupe  Noriap (à droite de la pancarte) ont signé au SIA 2025 un accord de partenariat portant sur la duplication du programme Transitions.
Salon de l'agriculture 2025 : Noriap rejoint le programme d’agriculture régénérative Transitions initié par Vivescia

Lors du Salon international de l’agriculture 2025, le groupe coopératif Vivescia et la coopérative Noriap, ont signé un accord…

De gauche à droite, Christophe Congues, président d’Euralis, et Philippe Saux, son directeur général.
Euralis enregistre un résultat net négatif sur la campagne 2023-2024

Face à une conjoncture difficile marquée par la contraction des marchés et la baisse des prix, notamment des céréales, le…

Evolution de l'état des sols en terme d'humidité
Tour de plaine des cultures d'hiver 2025 : faut-il craindre l’excès d’eau ?

Les récentes pluies en abondance inquiètent sur certains territoires alors que les travaux dans les champs doivent reprendre…

<em class="placeholder">granulé d&#039;engrais blancs</em>
Marché des engrais : la tension monte sur les prix

L’ascension du prix du gaz en janvier, à son plus haut niveau depuis deux ans, dope les cours des engrais, surtout ceux des…

Silos de stockage au milieu d'un champ.
« L’excès pluviométrique de cet hiver est source d’inquiétude », déclare Jean Simon d’Atlantique céréales

Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales, revient sur les conditions de semis et l’état des cultures en cette…

Yannick Carel (Arvalis), Patrick Jouannic (Soufflet Négoce), Charles Neron Bancel (Panzani), Clément Roux (Durum) et Nicolas Prevost (Emeric) lors de la table ronde marché du blé dur organisée par Arvalis lors de la journée blé dur du 6 février 2025
« Les prix du blé dur devraient rester stables jusqu’à la fin de la campagne », selon Patrick Jouannic de Soufflet by Invivo

Lors de la journée filière blé dur, organisée par Arvalis le 6 février dernier, une table ronde a rassemblé des acteurs du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne