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Libre-échange
Ceta : peu d’effet sur le secteur céréalier, selon l’AGPB

Le principal syndicat des producteurs de céréales tient tout de même à dénoncer les distorsions de concurrence engendrées par les traités de libre-échange.

Port céréalier de La Pallice
© SICA Atlantique

« Le Canada a des normes sociales et environnementales et des coûts de production en céréales proches des nôtres », explique Nicolas Ferenczi, responsable Économie et affaires internationales de l’AGPB, traduisant le fait que le syndicat est davantage préoccupé par l’accord entre l’UE et le Mercosur (cf. page 3). L’élevage s’est montré bien plus critique avant et après le vote du 22 juillet des députés français, validant le projet de loi de ratification de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, dénommé Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement). L’AGPB reconnaît toutefois que « le Ceta, comme tous les accords de libre-échange conclus par l’Europe, continuera à nous poser un problème : celui des distorsions de concurrence induites par les normes de productions différentes, comme sur l’usage des produits phytosanitaires (l’usage du glyphosate notamment). »

Une bonne nouvelle pour les pâtes, biscuits européens… ?

Bien que la filière porcine soit un important débouché pour les céréales, et « que le Canada soit actuellement compétitif sur ce secteur, l’obligation de ne pas utiliser de ractopamine obligera les Canadiens à monter une filière spécifique avec des produits plus chers, et donc une concurrence loyale  », estime Nicolas Ferenczi. Ce dernier voit également d’un bon œil la suppression des barrières tarifaires sur les produits transformés à base de céréales, « pour lesquels le Canada exporte peu et constitue un nouveau marché pour les exportations européennes de pâtes, de biscuits... »

Enfin, le Ceta est jugé peu dangereux pour les filières européennes de l’amidonnerie et de l’éthanol. À titre illustratif, le Canada n’a exporté en 2018 que 139 t d’éthanol sur l’UE, dont 2 t sur la France, selon les autorités françaises. « Le seul danger serait que le Canada contourne l’accord en devenant une plate-forme de réexportation d’amidon ou d’éthanol américain. Mais le système de surveillance prévu par le Ceta devrait parer à ce scénario », explique Nicolas Ferenczi.

Jacques Poulet, directeur du pôle animal chez Coop de France, se montre un peu plus inquiet pour la filière porcine française. « Actuellement, les Canadiens ne sont pas prêts, devant s’adapter à l’interdiction d’utiliser de la ractopamine, mais lorsqu’ils le seront, que se passera-t-il ? […] Il est également dommage, alors que nous avons de quoi nourrir l’UE, d’importer par bateau des viandes qui parcourent 10 000 km, guère en accord avec les objectifs européens de réduction de l’empreinte carbone ». L’expert de Coop de France ne connaît toutefois pas encore en détail les effets sur le secteur de la nutrition animale française, encore à l’étude.

 

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