Politique agricole commune
Budget : Bruxelles envisage une baisse réelle de 7,3 % après 2020
La Commission européenne a mis sur la table son plan pour résoudre le casse-tête du budget de l’UE sur 2021-2027, marqué par le départ du Royaume-Uni.
La Commission européenne a mis sur la table son plan pour résoudre le casse-tête du budget de l’UE sur 2021-2027, marqué par le départ du Royaume-Uni.

La Commission européenne a annoncé, le 2 mai, qu’elle envisage une baisse « d’environ 5 % » (en prix courants) des fonds de la Pac dans son projet de cadre financier pluriannuel 2021-2027 de l’UE (à 27 États membres), soit une diminution de 3,9 % de l’enveloppe pour les paiements directs en France (50,035 Md€). En fait, en termes réels (sans tenir compte de l’inflation estimée à 2 % par an), la dotation prévue pour les paiements directs (et les mesures de marché), soit 254 Md€ sur les sept années, est même en diminution de 7,3 % par rapport à la programmation en cours 2017-2020 (qui inclut le Royaume-Uni). L’enveloppe prévue pour le développement rural étant de 70 Md€, la part de la Pac dans le budget total proposé par Bruxelles (1 134 Md€) passera, selon ce projet, de 31 % en 2021 à 27 % en 2027. La Commission européenne rappelle que, dans ses propositions pour la Pac post-2020 attendues fin mai-début juin, elle préconisera « un plafonnement obligatoire des montants reçus [par les exploitants] ou des paiements dégressifs […] au profit des petites et moyennes exploitations, et potentiellement du développement rural ». Pour celui-ci, elle envisage une baisse de dix points de la contribution de l’UE qui pourra être compensée au niveau national.
Une décision unanimement dénoncée
Réagissant le jour même, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a dénoncé une baisse « drastique, massive et aveugle qui va empiéter gravement sur le revenu des agriculteurs ». La position de Paris est un budget qui n’entraîne « pas de baisse pour les agriculteurs ». Le ministre s’est dit « en colère » contre une proposition « inacceptable ».
Même réaction de la FNSEA. « La baisse drastique annoncée est inacceptable », a protesté, le 2 mai, le syndicat. Le budget proposé « ne permettra pas à l’agriculture de relever les nouveaux défis auxquels elle est confrontée » et risque « d’accélérer le déclin » du secteur. « La FNSEA en appelle solennellement au chef de l’État pour provoquer un véritable sursaut de l’UE », insiste l’organisation qui souhaite un accord entre Emmanuel Macron et Angela Merkel sur ce sujet.