Blé dur : des semis européens en baisse
Alors que les emblavements français s’accroisseraient, les surfaces communautaires seraient en repli à un an d’intervalle.
SELON LE DERNIER rapport du Conseil international des céréales (au 26 janvier), suite à une augmentation des estimations de récolte au Canada et en Algérie, la production mondiale de blé dur en 2005 est majorée de 0,8 Mt, à 36,2 Mt (40,5 Mt).
Offre et demande 2005/2006
Au Canada, les estimations officielles de production ont été relevées de 0,5 Mt, début décembre, pour atteindre leur plus haut niveau en sept ans, 5,9 Mt (5,4 Mt), les agriculteurs ayant signalé des rendements meilleurs que prévu. La production algérienne est rehaussée de 0,3 Mt et portée à 1,6 Mt (2,0 Mt). Les estimations officielles de production de blé dur aux Etats-Unis ont été marginalement relevées et portées à 2,8 Mt (2,5 Mt).
Les prévisions d’échanges mondiaux de blé dur en 2005/2006 fléchissent de 0,2 Mt pour s’établir à 7,6 Mt (7,2 Mt), en raison d’importations moindres que prévu par l’UE. La cadence relativement vive des achats de l’UE en début de campagne de commercialisation s’est essoufflée récemment, les permis d’importation n’affichant qu’une modeste avance d’un année sur l’autre ; les importations communautaires sont projetées à 2,0 Mt (1,8 Mt). Du fait de la lenteur de ses ventes à ce jour, les exportations de blé dur par la Syrie sont abaissées de 0,2 Mt et placées à 0,6 Mt (0,5 Mt).
A la fin de 2005/2006, les stocks de report cumulés des Etats-Unis, du Canada et de l’UE sont estimés à 5,5 Mt (5,3 Mt), leur niveau le plus haut en treize ans. Les projections formulées pour le Canada sont relevées de 0,3 Mt par rapport au dernier rapport du CIC (novembre 2005) et passent à un chiffre record de 3,5 Mt (2,5 Mt), ce qui représente environ les trois quarts de la production moyenne annuelle des dix dernières années ; ces stocks comprendront probablement des volumes notables de blé dur d’une qualité inférieure à la moyenne issu des deux dernières moissons. Les stocks de l’UE sont placés en recul de 0,3 Mt par rapport au chiffre annoncé en novembre et tombent à 0,5 Mt, en net recul sur le chiffre de 1,8 Mt enregistré l’an dernier en raison d’une moisson moindre. Les stocks de report des Etats-Unis, à 1,6 Mt (1,0 Mt), devraient grimper à leur niveau le plus élevé depuis la fin de 1990/1991.
Perspectives 2006/2007
Dans l’Union européenne, la production globale de blés devrait augmenter d’environ 6 Mt pour passer à 130 Mt (122,8 Mt), principalement du fait de rendements plus élevés. On compte sur une modeste augmentation de la superficie sous blé tendre, mais les semis de blé dur sont jugés en baisse. Les gelées de décembre dans tout le nord de l’Europe ont peu de chance d’avoir endommagé les cultures en raison d’un manteau neigeux suffisant mais une récente vague de froid très vif pourrait augmenter les dégâts du gel.
En France, les semis de blé dur devraient cependant augmenter de 3,6 %. Les conditions sèches dominaient dans de nombreuses régions productrices en décembre et il faudrait davantage de précipitations au printemps. La production de blé dur devrait croître de 0,3 Mt à 2,3 Mt (2,0 Mt).
La récolte de l’Espagne devrait se remettre de la sécheresse de 2005 et la production de blé dur pourrait grimper à 1,8 Mt (0,7 Mt). Toutefois, la faible humidité du sol risque de dégrader le potentiel de récolte.