Biotechnologies : l’Union européenne interpellée
Les “pros” biotechnologies végétales multiplient ces derniers jours les courriers adressés aux instances européennes.
Les “pros” biotechnologies végétales multiplient ces derniers jours les courriers adressés aux instances européennes.

Les défenseurs des biotechnologies végétales mènent des actions ciblées en réponse à la décision de la Cour de justice de l’UE prise le 25 juillet 2018. Cette dernière avait alors confirmé, via un arrêté, l’application de la directive OGM sur les produits issus de la mutagénèse. Une décision qui « ne résout pas de manière satisfaisante le positionnement réglementaire des produits issus de l’édition génomique», réagit l’Association française des biotechnologies végétales(AFBV), qui alerte sur des conséquences catastrophistes à plusieurs niveaux.
Quid de l’identification ?« Il y a, par exemple, soixante-dix produits potentiels, obtenus par l’édition génomique, qui ont été autorisés mais pas encore commercialisés par le département de l’Agriculture états-unien », informe Georges Freyssinet, consultant en biotechnologies. Des produits qui, selon lui, ne pourront pas être identifiés par l’Union européenne comme des OGM. « Qui se chargera de l’identification? L’exportateur ? L’importateur? », interroge ouvertement celui-ci. Dans un communiqué du20 octobre, l’AFBV suggère à la Commission européenne d’« engager des discussions avec les pays exportateurs et importateurs de produits agricoles pour harmoniser les statuts réglementaires des plantes issues de l’édition génomique ».
Ce risque de concurrence déloyale pourrait se voir accentué par l’entrée en jeu d’un autre acteur de poids, pour l’heure très discret. « Près de 80 % des publications relatives à l’édition génomique proviennent de Chine, or on ne sait absolument rien de leur position », renchérit Gil Kressman, responsable de la communication à l’AFBV.