Aller au contenu principal

Betteraves : « Que chacun prenne sa part de la baisse quand les cours du sucre baissent », pour Eric Lainé, CGB

Éric Lainé, président de la CGB. "La France vend 50 % de ce qu’elle produit hors de ses frontières, principalement dans l’Union aujourd’hui, mais il faut aller davantage à l’international."
© M.-A. Desanges

Depuis le 1er octobre, la filière betterave à sucre évolue officiellement dans un univers sans quota. Dans cette filière courte, où l’interprofession ne réunit que producteurs et transformateurs, il n’y a pas de place pour l’improvisation. « C’est inscrit dans l’OCM (Organisation commune de marché) unique du sucre : le secteur doit être régi par un accord interprofessionnel avec une obligation de contractualisation », rappelle Éric Lainé, président de la CGB et vice-président de l’AIBS, association interprofessionnelle de la betterave à sucre. Les coûts de production sont connus : « nous sommes en moyenne à 26,3 euros la tonne, précise le responsable. C’est un sujet que nous avons travaillé depuis longtemps. C’était pour nous indispensable pour améliorer notre compétitivité ». Historiquement, ce coût était couvert par le marché. Les prix étaient négociés au niveau national via l’interprofession en fonction des coûts de production des fabricants et des planteurs.

Des commissions pour partager la valeur

En fait, avant la fin des quotas, la filière satisfaisait d’une certaine façon aux principales demandes d’Emmanuel Macron. Mais la libéralisation du marché change la donne. La négociation de la rémunération des planteurs est désormais réalisée dans chaque entreprise, au sein du conseil d’administration dans les coopératives et/ou des CRV (Commissions de répartition de la valeur) ailleurs. Original, l’instrument n’est pas simple à mettre en œuvre : s’il oblige à se réunir, il ne résout pas le problème du rapport de force pas toujours égal entre producteurs et industriels. Pour Éric Lainé, l’esprit n’est pas d’asseoir les prix sur les coûts de production : « ce qui nous importe, c’est que chacun prenne sa part de la baisse quand les cours du sucre baissent », résume le responsable. Pour stabiliser le revenu des planteurs, il souhaite créer un Instrument de stabilisation des revenus (ISR), comme l’autorise désormais le règlement Omnibus. Mais cette demande des producteurs n’est pas appuyée par les industriels.

Des marchés à prendre à l’international

Même si le sucre est un produit fini, la filière n’est que partiellement concernée par le seuil de revente à perte. « L’essentiel de nos débouchés, ce sont les sucres industriels. Seuls 15 % des volumes partent en GMS », chiffre Éric Lainé. Pour le responsable, c’est sur l’export qu’il y a un vrai chantier : « La France vend 50 % de ce qu’elle produit hors de ses frontières, principalement dans l’Union aujourd’hui, mais il faut aller davantage à l’international. Il y a des efforts de logistique à faire, l’État doit être facilitateur. » Autre chantier : l’adéquation de l’offre à la demande. Comme ailleurs, le secteur voit monter la demande pour du sucre bio. « La demande est couverte par des sucres importés, ce serait dommage de ne pas y répondre », indique Éric Lainé. Mais le sujet ne fait pas encore l’objet d’un vrai consensus : développer cette production contraignante, à la fois pour les planteurs et les industriels, alors même que l’heure est à l’allongement des campagnes n’est pas ce qu’il y a de plus simple. La fin des quotas va induire la mise en place de nouvelles façons de travailler au sein de la filière.

Les plus lus

Christoph Büren, président du Groupe Vivescia (à gauche de la pancarte) et David Saelens, président du groupe  Noriap (à droite de la pancarte) ont signé au SIA 2025 un accord de partenariat portant sur la duplication du programme Transitions.
Salon de l'agriculture 2025 : Noriap rejoint le programme d’agriculture régénérative Transitions initié par Vivescia

Lors du Salon international de l’agriculture 2025, le groupe coopératif Vivescia et la coopérative Noriap, ont signé un accord…

De gauche à droite, Christophe Congues, président d’Euralis, et Philippe Saux, son directeur général.
Euralis enregistre un résultat net négatif sur la campagne 2023-2024

Face à une conjoncture difficile marquée par la contraction des marchés et la baisse des prix, notamment des céréales, le…

Evolution de l'état des sols en terme d'humidité
Tour de plaine des cultures d'hiver 2025 : faut-il craindre l’excès d’eau ?

Les récentes pluies en abondance inquiètent sur certains territoires alors que les travaux dans les champs doivent reprendre…

Silos de stockage au milieu d'un champ.
« L’excès pluviométrique de cet hiver est source d’inquiétude pour les céréales d'hiver et le colza »

Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales, revient sur les conditions de semis et l’état des cultures en cette…

Yannick Carel (Arvalis), Patrick Jouannic (Soufflet Négoce), Charles Neron Bancel (Panzani), Clément Roux (Durum) et Nicolas Prevost (Emeric) lors de la table ronde marché du blé dur organisée par Arvalis lors de la journée blé dur du 6 février 2025
« Les prix du blé dur devraient rester stables jusqu’à la fin de la campagne », selon Patrick Jouannic de Soufflet by Invivo

Lors de la journée filière blé dur, organisée par Arvalis le 6 février dernier, une table ronde a rassemblé des acteurs du…

Tas de graines de soja avant nettoyage.
Alimentation animale : le soja non déforestant "mass balance" en passe de devenir la norme en France

Le marché européen du soja se segmente selon les lieux d’origine, mais surtout en fonction des caractéristiques imposées par…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne