Allégation – une législation plus souple que redouté, mais juste pour 6 ans
Le projet de règlement instaurant des profils nutritionnels que Bruxelles devait présenter le 20 février aux experts européens, proposerait finalement pour le pain un système de réduction progressive des seuils autorisant les allégations sans information relative à la teneur en sel. Le seuil serait fixé à 700 g pour les six premières années d’application de la législation, pour passer ensuite à 400 g. « Ces 700 g correspondent à 21,7 g de sel par kilo de farine, indique Pierre-André Masteau, directeur général de l’ANMF. Les recommandations étant de 18 g/kg », cette législation ne poserait pas de problème majeur. « A 400 g en revanche, on tomberait à 12,4 g/kg », ce qui deviendrait très difficile à gérer pour les boulangers. En effet, comme l’a souligné Jean-Pierre Crouzet, président de CEBPF, lors du colloque de l’Observatoire du pain du 5 février, les artisans, qui ont déjà limité les incorporations de sel de 4 % depuis 2000, se heurtent à un frein majeur : malgré une réduction progressive, les consommateurs finissent, au-delà d’une certaine limite, par trouver le pain pas assez salé à leur goût. Le vote définitif de la réglementation européenne ne devrait pas avoir lieu avant mars. Et celle-ci ne devrait donc pas être publiée avant fin 2009.