Actualité de la semaine
International
Etats-Unis/Subventions
Bush «prêt» à une suppression
«Il nous faut travailler ensemble, lors du cycle de Doha, pour éliminer les subventions agricoles qui perturbent les relations commerciales et ralentissent le développement», a déclaré le président américain le 14 septembre à l’Onu. «Les Etats-Unis sont prêts à éliminer toutes les barrières douanières, les subventions et autres obstacles pour libérer le flux des biens et services au fur et à mesure que d’autres pays en feront de même», a-t-il précisé. Plus tôt dans la matinée, le nouveau directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, avait appelé Américains et Européens à faire des concessions réciproques sur le dossier agricole afin de relancer les négociations sur la libéralisation du commerce mondial. «L’objectif fondamental est de parvenir à Hong Kong (13-18 décembre, NDLR) aux deux-tiers de la négociation avant de conclure en 2006», selon Pascal Lamy. George Bush a par ailleurs appelé à un «partenariat international» pour lutter contre la grippe aviaire afin qu’elle ne devienne pas «la première pandémie du XXIe siècle».
Cyclone Katrina
près de 900 M$ de pertes en agriculture
Selon le ministère américain de l’Agriculture, les dégâts en agriculture, après le passage de cyclone Katrina, pourraient représenter près de 900 millions de dollars. Par ailleurs, le Centre national des ouragans à Miami a annoncé que la tempête tropicale Rita approchant des côtes des Etats-Unis vient de se transformer en cyclone de catégorie 1, c’est-à-dire avec un risque plus élevé en termes de dégâts potentiels. Cette tempête pourrait dévaster des terres agricoles. Déjà, les pertes provoquées par la sécheresse, qui persiste depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, ont atteint 1,3 milliard de dollars pour la production de maïs et de graines de soja.
Union européenne
Biotechnologie
les 25 encore divisés sur un maïs OGM
Les ministres de l’Agriculture des Vingt-cinq n’ont pas réussi à se départager, lors du Conseil agricole du 20 septembre, sur une autorisation d’importation du maïs 1507 de Pioneer (résistant à la pyrale et à la sésamie, et tolérant à l’herbicide glufosinate- ammonium) à des fins d’alimentation animale. Onze Etats membres ont voté contre (Autriche, Chypre, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Luxembourg, Lettonie, Malte, Slovaquie et Pologne), neuf ont voté pour (Finlande, France, Pays-Bas, Royaume-Uni, Belgique, République tchèque, Suède, Estonie et Danemark) et les autres se sont abstenus. Aucune majorité qualifiée n’ayant été réunie pour approuver ou rejeter le texte, la décision a été renvoyée à la Commission, qui tranchera prochainement.
France
AGPB/AGPM/Fop
J. de Pelleport directeur de la structure commune
Les trois associations spécialisées en grandes cultures de la FNSEA, soit l’AGPB (blé), l’AGPM (maïs) et la Fop (oléoprotéagineux) ont annoncé le 17 septembre la nomination de leur directeur commun. Il s’agit de Jérôme de Pelleport. Il aura pour mission de «mener à bien le projet de rapprochement de l’AGPB, l’AGPM et la Fop». Jérôme de Pelleport, 57 ans, a consacré sa carrière au secteur agricole et agroalimentaire. Il a été notamment PDG de Béghin Say avant sa mise en vente début 2003. Les trois associations spécialisées, qui ont décidé de mettre en commun leurs moyens, vont transférer à la structure commune «les aspects stratégiques tels que la communication professionnelle et la relation avec les adhérents, les études économiques et le lobbying international, les questions d’environnement et de sécurité sanitaire». Les droits directeurs d’associations spécialisées restent en place. Il s’agit d’Hervé le Stum pour l’AGPB, Luc Esprit pour l’AGPM (nommé depuis le 1er mars 2005) et Grégoire Dublineau pour la Fop (nommé le 7 septembre 2005).
Huile-carburant
nouveaux essais de l’Ademe et la FNCuma
D’ici la fin de l’année, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) lancera de nouveaux essais avec la FNCuma (Fédération nationale des coopératives d'utilisation de matériel agricole) sur les huiles végétales brutes utilisées comme carburant dans les moteurs diesel, indique-t-elle. Ces nouveaux essais auront pour but «d’actualiser les données sur les émissions de polluants et le comportement des moteurs de tracteurs de dernière génération», à un moment où, en raison de la hausse des prix du baril, les particuliers, agriculteurs ou non, cherchent des solutions de remplacement à leur portée. L’Ademe rappelle qu’en 2002 elle avait réalisé avec le ministère de l’Industrie une étude qui a montré un réel avantage de l’huile végétale. Cette étude avait montré que la filière huile végétale «produit 5 fois moins de gaz à effet de serre que la filière gazole»., souligne l’Agence
Adar
suppression à partir du 1er janvier 2006
Dominique Bussereau a annoncé, dans un communiqué du 16 septembre, la suppression de l’Agence pour le développement agricole et rural (Adar) à compter du 1er janvier 2006. L’Adar, qui finance actuellement les instituts techniques, les actions de développement des chambres d’agriculture et des organisations professionnelles, sera «remplacée par un compte d’affectation spéciale consacré, au sein du budget du ministère […], au financement des actions de développement agricole», annonce le communiqué. «Le nouveau dispositif sera inscrit dans la prochaine loi des finances : il garantira un lien complet entre la ressource professionnelle et les actions financées», précise le ministère. Dans le nouveau dispositif, le ministre sera seul décisionnaire de l’affectation des fonds après consultation des représentants professionnels. Les membres du conseil d’administration de l’actuelle Adar pourront s’exprimer au sein d’une section particulière du CSO (Conseil supérieur d’orientation) mais leur avis sera consultatif. Au sein du ministère, on reconnaît que la décision de dissoudre l’Agence a été prise par le ministre —en raison d’une situation de blocage— et que les membres de l’Adar en ont été informés. Un fait confirmé par plusieurs sources d’information. Le fonctionnement de l’Adar était handicapé par les risques de prise illégale d’intérêts, soulignés régulièrement par le ministère de l’Economie et son contrôleur financier, tandis qu’une enquête du juge d’instruction Pons était en cours. Seul syndicat ayant réagi jusqu’à présent, la Confédération paysanne «craint un retour à la cogestion».
Jeunes agriculteurs
«Arriver à un consensus sur les biocarburants»
L’événement Terre attitude 2005, organisé par les jeunes agriculteurs, dans le cadre de la finale des Labours à Arras qui s’est déroulée du 16 au 18 septembre, a mis l’accent sur les bioénergies. Pour Pierre Cuypers, céréalier en Ile-de-France et président de l’Association de développement des carburants agricoles (Adeca), «il est nécessaire d’arriver à un consensus sur les biocarburants». «En 1937, 4 millions d’hectolitres de biocarburants étaient déjà utilisés en France» a-t-il expliqué. A qui la faute dans le retard pris par la France, interroge-t-il ? Pour le député Stéphane Demilly, «les freins sont connus», il s’agit de Bercy et du lobby pétrolier. La taxe TIPP représente la quatrième ressource fiscale de l’Etat et le lobby pétrolier est «hostile à l’éthanol» en incorporation directe mais préfère le passage par l’ETBE (Ethyl-tertio-butyl-éther) souligne le député. Pour Claude Roy, directeur de l’Action internationale à l’Ademe, «l’objectif de 10 % d’incorporation en 2015 n’est pas réalisable avec le seul ETBE». Le groupe Total, présent à la table ronde, a indiqué «ne pas comprendre» les reproches qui lui sont faits.
Sécheresse
nouvelles attaques de l’UFC-Que Choisir
Selon un communiqué de l’organisation de consommateurs, l’UFC Que Choisir se disait déçue à la sortie d’une réunion le 16 septembre au ministère de l’Ecologie, au cours de laquelle Nelly Ollin devait présenter ses grandes propositions pour lutter contre la sécheresse. «Le ministère de l’Ecologie s’est contenté d’évoquer très vaguement la possibilité de récupérer les eaux fluviales, de développer l’interconnexion des réseaux entre bassins et de modérer dans certaines communes les cultures irriguées», note un communiqué de l’UFC. «La ministre de l’Ecologie reste impuissante face à la détermination du ministre de l’Agriculture qui s’obstine à proposer la politique de la fuite en avant : construire des barrages pour satisfaire l’irrigation agricole puis demander à la collectivité et aux consommateurs de financer ces investissements catégoriels», poursuit l’UFC. En dépit des orages récents sur le Sud-Est, 66 départements sont toujours concernés par des arrêtés de restriction des usages de l’eau (72 fin août), selon le Comité de suivi «sécheresse» réuni le 16 septembre.
Viande bovine
la France devrait rester leader en Europe
Selon l’Institut de l’élevage, «la France devrait conforter dans l’Union européenne sa position de premier producteur de viande bovine à partir de 2006». «Le recouplage partiel des aides et notamment de la PMTVA, permettrait de maintenir la production française à court terme», a déclaré Frédéric Becherel de l’Institut de l’élevage, lors d’une conférence organisée par Arvalis-Institut du végétal le 15 septembre, dans l’Indre. En revanche, le déficit persistant de la production en Europe pourrait inciter la Commission à augmenter les importations du Mercosur. «Cela aurait alors pour conséquences de faire chuter les cours actuels des productions bovines», a-t-il expliqué. Denis Sibille, président d’Interbev, s’est déclaré plutôt «confiant» et refuse de croire à l’éventualité d’une telle menace.