La transmission de son exploitation caprine se prépare plusieurs années à l’avance
Tout comme l’installation, la transmission est un processus de temps long. Elle se prépare des années à l’avance, aussi bien d’un point de vue économique que psychologique.
Tout comme l’installation, la transmission est un processus de temps long. Elle se prépare des années à l’avance, aussi bien d’un point de vue économique que psychologique.
Anticiper sa transmission
Le point majeur pour une transmission sereine est l’anticipation. Beaucoup d’exploitants ne décident de se pencher sur leur transmission que trop tard et se retrouvent le moment venu pris de court. Les raisons de cette négligence sont souvent un manque de lucidité sur la complexité de la démarche de transmission et une répugnance des agriculteurs à se représenter leur départ de la ferme. Une transmission pensée suffisamment à l’avance permet de bénéficier d’assez de temps pour acquérir les connaissances clés pour une cessation-cession réussie.
Se faire accompagner
Une transmission soignée ne peut se faire qu’en pleine maîtrise de ses enjeux. La première étape peut être de suivre une formation sur la transmission. Les organismes formateurs sont pluriels : Chambre d’Agriculture, Fadear, Civam… si bien qu’il est facile de trouver un centre à proximité de chez soi. La formation est finançable par le fond d’assurance formation, et ne représente plus une charge financière importante. L’accompagnement doit se poursuivre avec des conseillers experts des différentes facettes de la transmission. Un conseiller bancaire ou comptable sera en mesure de mesurer la valorisation d’une exploitation à partir de sa performance comme outil de production et de sa valeur patrimoniale. Un conseiller de la Chambre d’Agriculture locale apporte des conseils sur les aspects de retraite, de reprise et de fiscalité de la cession. Une Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (Safer) peut prendre intégralement en charge le processus de vente ou de location d’une exploitation.
Trouver, négocier et s’accorder avec un repreneur
Trouver un repreneur n’est pas nécessairement chose aisée. Le répertoire départ installation existe pour cela, mais il peut être utile de se faire connaître par le public via la presse ou internet. Avoir un salarié, un alternant ou un stagiaire peut également être une issue pour trouver un repreneur, ou pour élargir son réseau. Une fois que la ferme a acquis de la visibilité, il est très important de la rendre attirante pour les porteurs de projet. À cette fin l’outil de production doit être lisible pour le repreneur, et le cédant se doit d’être capable d’en donner une bonne impression. Une remise en état peut s’imposer. La négociation est une étape cruciale et parfois sensible de la transmission, surtout si elle se fait hors cadre familial. Il est alors bienvenu que chaque parti puisse expliquer clairement ses visions et intentions, sans qu’une trop grande rigidité du cédant ne soit un frein à sa succession. L’anticipation et la formation préparent et participent à permettre le lâcher prise du cédant sur le futur de son exploitation.
La retraite en agriculture
La question de la cessation d’activité est indissociable de celle de la retraite. Au 31 décembre 2022, le montant moyen de pension mensuel de retraite des exploitants agricoles est de 1 194 € par mois. Pour toucher sa retraite, l’exploitant doit faire parvenir 4 ans avant le début de celle-ci sa déclaration d’intention de cessation d’activité agricole (DICAA) à la chambre d’agriculture locale, et transmettre une demande de retraite à la MSA. Le montant moyen de retraite des exploitants agricoles est inférieur à la retraite moyenne des Français. La mise en location de ses terres et bâtiments peut, par la perception d’un loyer mensuel, permettre à l’exploitant retraité de bénéficier d’un complément de retraite intéressant.
De nombreuses retraites à préparer
Malgré la relative jeunesse des éleveurs et éleveuses de la filière caprine par rapport au reste de la ferme française, il reste que plus de 40 % de ceux-ci ont plus de 50 ans aujourd’hui. Cela veut bien dire que pour pouvoir assurer la transmission de leur activité, une part très importante d’exploitants caprins doit commencer à la préparer dès maintenant.