La Fnab veut un engagement de l’Etat français vers la bio
« Arrêtons de parler de la transition, faisons-là ! », c’est ce que demande la Fédération nationale d’agriculture biologique. La Fnab a exprimé son point de vue le 15 janvier alors que le ministre de l’Agriculture et le président de Régions de France ouvraient officiellement les discussions sur le futur Plan stratégique national.
« Arrêtons de parler de la transition, faisons-là ! », c’est ce que demande la Fédération nationale d’agriculture biologique. La Fnab a exprimé son point de vue le 15 janvier alors que le ministre de l’Agriculture et le président de Régions de France ouvraient officiellement les discussions sur le futur Plan stratégique national.
La Commission européenne vise, dans son Green Deal 2020, 25 % de surfaces agricoles en bio en 2030. La France, pour sa part, s’est fixé l’objectif de 15 % de surfaces en bio en 2022. Mais Emmanuel Macron reconnaît désormais que ce chiffre ne sera pas atteint.
La bio était encore un des points en filigrane le 15 janvier lors du lancement officiel des discussions sur le Plan stratégique national. Le coup d’envoi de 6 mois de négociations sur la future PAC a été donné lors d’un Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole (CSO).
Du « courage politique » pour arbitrer
La bio serait-il « l’arbitrage impossible de la PAC ? ». La Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique) pose clairement la question. Dans un communiqué diffusé le 15 janvier, Guillaume Riou, président de la Fnab, ne mâche pas ses mots. « Depuis 10 ans, les gouvernements successifs ont fixé des objectifs sans se doter des moyens nécessaires pour les atteindre, » estime-t-il. « 15% de surfaces bio en 2022, ça nécessitait de doubler le rythme des conversions, au lieu de ça l’Etat n’a eu de cesse de se désengager. » Le bio est pourtant désormais légitimé comme « système agricole répondant aux enjeux environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux de demain », observe la Fnab. « Les agences de l’eau savent que c’est le seul moyen efficace de protéger la ressource (…) ».
Et pourtant, « la France ne s’engage pas ». C’est ce que constate la fédération qui argumente son discours en revenant sur les « trois années de retard de paiement des aides bio » ou encore la « suppression progressive du financement de l’aide au maintien ». Pour la Fnab, c’est « l’arbitrage financier entre des mesures et donc entre des modèles agricoles » qui est difficile. « Pour ça, il faut du courage politique », lance Guillaume Riou. Mais « lors de la Précédente PAC, la bio a été soutenue à hauteur de seulement 2 % du budget global, » remarque la Fnab.
Adapter la prochaine PAC à la demande des consommateurs
La bio correspond pourtant à une vraie demande des consommateurs. En France, le marché atteint 12 milliards d’euros avec une croissance à 2 chiffres. « Tout le monde veut manger Bio » affirme Loïc Madeline, secrétaire national FNAB en charge de la PAC. C’est donc à l’Etat de « rendre ça possible, y compris pour ceux qui ont les budgets les plus contraints. »
Les orientations de la prochaine PAC doivent tenir compte de ces évolutions, c’est pourquoi la Fnab demande à l’Etat d’aller dans ce sens :
. en rendant souhaitable la transition de chaque agriculteur vers un modèle biologique avec une aide à la conversion de 5 ans financée sur le pilier 2,
. en récompensant l’engagement des agriculteurs bio qui protègent nos ressources collectives avec la création d’une rémunération pour service rendu sur le pilier 1,
. en garantissant une alimentation de qualité à l’ensemble de sa population dans un objectif de santé publique et d’égalité.