Indépendance protéique
La Bretagne met les moyens pour produire des protéines végétales
Recherche, expérimentation, contractualisation, plates-formes de démonstration… En Bretagne, des moyens importants sont mis en œuvre pour développer la production de protéines végétales.
Recherche, expérimentation, contractualisation, plates-formes de démonstration… En Bretagne, des moyens importants sont mis en œuvre pour développer la production de protéines végétales.
La volonté de réduire l’importation de soja, la recherche de protéines tracées et sans OGM pour ses filières animales et le déploiement du plan Protéines amènent les opérateurs bretons à vouloir développer la production de protéines végétales localement. Sur le plan technique, les freins à la culture des protéagineux, jusqu’ici réputés assez compliqués à produire, sont peu à peu levés. Les itinéraires techniques se précisent pour la féverole, le lupin, le soja, les lentilles et même le pois chiche. La Chambre d’agriculture a ainsi organisé sur sa station de Kerguéhennec (Morbihan) une plate-forme présentant ses essais. Des filières se mettent aussi en place.
Des filières se mettent en place.
Eureden, qui rassemble 20 000 agriculteurs, a fait de son projet Prod’Ici un axe stratégique. Cette démarche, qui vise à limiter l’importation de soja, s’appuie sur la contractualisation et des prix garantis pour favoriser la production locale d’oléoprotéagineux (colza, pois, féverole, soja) et leur valorisation en alimentation animale. Fin 2020, la coopérative a noué un partenariat avec Valorex et Tromelin Nutrition pour développer la production de protéagineux en améliorant leur valorisation en alimentation animale, grâce à un processus industriel de cuisson des graines. L’objectif est de contractualiser 5 000 ha de protéagineux en 2022, principalement de la féverole. « La multiplication des démarches sans OGM et la flambée de la prime non OGM sur le soja montrent qu’il y a nécessité à produire de la protéine localement », a souligné Valentin Noblet, commercial Métiers du grain d’Eureden. Un frein actuellement reste les prix élevés des matières premières qui n’incitent pas les agriculteurs à se lancer dans des cultures nouvelles aux rendements parfois aléatoires.
Des initiatives aussi pour l’alimentation humaine
Des agriculteurs indépendants se lancent également dans les protéagineux, avec des difficultés parfois pour commercialiser leur récolte, de soja notamment. Des productions de protéagineux pour l’alimentation humaine commencent aussi à apparaître. Dans le GIE SVP (Groupement d’intérêt économique Services des valorisations des protéines), une des usines fabrique déjà des ingrédients à base de protéagineux pour la pâtisserie et les compléments alimentaires. Des initiatives locales apparaissent aussi, notamment en bio, avec mutualisation du matériel de séchage, tri et stockage, pour produire et commercialiser des lentilles et autres protéagineux. Les légumes secs sont vendus en direct, en circuits courts ou à la restauration collective. Un objectif non négligeable dans le cadre de la loi Egalim, de la volonté de réduire la consommation de viande et de la recherche par les consommateurs de produits locaux. Une centaine d’intervenants de la grande distribution, de la restauration collective et du secteur de la transformation ont ainsi participé à la journée qui était consacrée aux protéines végétales sur la plate-forme de la Chambre d’agriculture.