« J’ai semé des couverts par drone dans mes céréales »
Frédéric Gond, agriculteur à Tavers (45) expérimente le semis de couvert par drone. Réalisé par un prestataire avant la moisson de la céréale, l’objectif premier est de permettre au couvert de fleurir durant l’été pour fournir de la nourriture aux abeilles durant cette période sans fleurs.
Frédéric Gond, agriculteur à Tavers (45) expérimente le semis de couvert par drone. Réalisé par un prestataire avant la moisson de la céréale, l’objectif premier est de permettre au couvert de fleurir durant l’été pour fournir de la nourriture aux abeilles durant cette période sans fleurs.
Dans 20 hectares d’orge et de blé, Frédéric Gond a semé de la phacélie et du trèfle blanc par drone. Objectif de cette expérimentation menée avec l’UIPP (1) : permettre au couvert de fleurir durant l’été pour fournir de la nourriture aux abeilles durant cette période sans fleurs. « Ces deux espèces ont été choisies pour les couverts car ce sont des plantes qui lèvent assez bien et la phacélie est intéressante pour les pollinisateurs », précise l’agriculteur.
Le 6 juin 2020, un drone doté d’une trémie pouvant embarquer 12 kg de semences survolait la plaine pour semer des graines dans des cultures déjà en place. « Cette pratique n’est pas très répandue, explique Frédéric Gond. Je fais appel à un prestataire pour semer ce mélange à une dose de 6 kg/ha. La capacité de la trémie limite l’autonomie du drone et nécessite du temps de rechargement. Il faut compter un débit de chantier de 30 hectares par jour. »
Cette prestation représente un gain de temps pour l’agriculteur et une qualité de travail inégalée par un semoir. « Un semis à la volée sur une largeur de 24 mètres ne répartit pas uniformément ce type de mélange sur la parcelle. Le drone, lui, effectue des allers-retours tous les 10 mètres. C’est plus régulier. De plus, il limite les dégâts de verse qu’occasionne le passage de matériel dans une céréale presque mature. »
Une prestation coûteuse qui s’anticipe
Pour pouvoir réaliser la prestation, le pilote du drone doit disposer d’une autorisation de vol sur le territoire. « Ce sont parfois des démarches administratives lourdes qui demandent de l’anticipation pour réaliser le semis dans les temps impartis », prévient l’agriculteur.
Aujourd’hui, ce service représente un coût non négligeable pour l’exploitant. Il est de l’ordre de 60 euros/ha, contre 7 euros/ha pour un semis classique (tracteur, semoir, et main-d’œuvre compris). « Les pratiques avec drone restent encore réservées à des besoins particuliers ou à de l’expérimentation. Ce sont des outils intéressants qui méritent d’être vulgarisés, estime Frédéric Gond. J’espère que le semis par drone se démocratisera pour rendre les coûts plus accessibles. »