Tournesol : Avril augmente ses capacités de trituration de 40 %
Avril annonce une augmentation de ses capacités de trituration de 300 000 tonnes en tournesol, pour accompagner le développement des surfaces et assurer l’indépendance en huile de tournesol du pays.
Avril annonce une augmentation de ses capacités de trituration de 300 000 tonnes en tournesol, pour accompagner le développement des surfaces et assurer l’indépendance en huile de tournesol du pays.
Les surfaces de tournesol devraient rapidement faire un bond en avant. Le groupe Avril vient d’annoncer qu’il lançait un projet d’investissement qui dynamisera toute la filière. « La France importe aujourd’hui 130 000 tonnes de tournesol par an. Nous allons augmenter les surfaces de 30 % pour atteindre 900 000 hectares d’ici 2 ans », explique Jean-Philippe Puig, directeur général d’Avril, lors d’une conférence de presse le 14 avril 2022. « Nous lançons un projet par l’intermédiaire de Saipol afin d’augmenter notre capacité à triturer du tournesol français. Notre capacité de production est aujourd’hui de 700 000 tonnes et l’objectif est d’en triturer 300 000 tonnes supplémentaires », complète Arnaud Rousseau, président du groupe Avril et président de la Fédération des producteurs d’oléagineux.
Ce projet d’investissement, qui devrait voir le jour d’ici à trois ans, assurera l’indépendance de la France en huile de tournesol. Justifié par les tensions sur les volumes et les prix consécutifs à la guerre en Ukraine, il est permis par la solide performance financière du groupe, qui affiche une hausse de son EBITDA (ratio proche de l’EBE pour l’industrie) de +46 % (356 millions d’euros) et un ratio dette nette/EBITDA en amélioration, grâce à une forte progression du chiffre d’affaires (+19 %, 6,9 milliards d’euros).
Outre les motifs conjoncturels, la culture est portée par les récentes innovations variétales, qui permettent de l’implanter toujours plus au nord. « Le gradient septentrional de la culture du tournesol accélère beaucoup, souligne Arnaud Rousseau. J’en ai moi-même cultivé l’an dernier sur ma ferme et je recommence cette année ». Ainsi, le tournesol aligne les atouts économiques et agronomiques, en particulier face au maïs. « Le tournesol nécessite des apports d’engrais azotés de l’ordre d’une cinquantaine d’unités d’azote à l’hectare, contre 150 à 200 unités d'azote à l'hectare pour le maïs », développe le président d’Avril.
Le séchage à l’automne est également un poste clé, or le niveau de séchage du tournesol est nettement moins élevé que le maïs et vu les prix du gaz, la facture devrait être moins lourde pour l’un que pour l’autre. « Les organismes stockeurs sont dans l’incapacité de dire quels seront les coûts de séchages en octobre. Un certain nombre d’agriculteurs arbitrent en faveur du tournesol. », observe Arnaud Rousseau. Les charges opérationnelles de cette culture avoisinent les 300 €/ha, quand celles du maïs dépassent souvent les 700€/ha. « Mais le vrai gain, c’est la sérénité. Aujourd’hui, un tournesol vaut entre 750 et 800 euros la tonne et apporte plus de garanties qu’un maïs ».