Aller au contenu principal

Surcoûts liés aux intempéries : De la casse dans les entreprises de travaux agricoles.

Depuis trois ans, les prix des machines et consommables ont connu une hausse sans précédent, mais les Entrepreneurs de Travaux Agricoles, Ruraux et Forestiers (ETARF) n'ont pu répercuter ces augmentations que partiellement pour protéger leurs clients. En plus de ces coûts, les ETARF doivent faire face à des conditions climatiques extrêmes. 

Moissoneuse batteuse Claas à la récolte de maïs dans des conditions très humides
La FNEDT appelle le gouvernement à soutenir d’urgence les 22 000 entreprises et leurs 147 000 actifs.
© ETA Tual

Les Entrepreneurs de Travaux Agricoles, Ruraux et Forestiers (ETARF) supportent depuis trois ans des hausses importantes des coûts des machines et des consommables, que leurs clients finaux ne peuvent absorber totalement. En parallèle, les conditions climatiques exceptionnelles mettent leurs entreprises sous pression. Afin d’éviter la casse économique et sociale de ce maillon essentiel à l’agriculture et à la forêt, la FNEDT appelle le gouvernement à soutenir d’urgence les 22 000 entreprises et leurs 147 000 actifs. 

Le signal d’alarme a retenti

Elle appelle, entre autres, les pouvoirs publics à ouvrir de facto les dispositifs d’aides aux agriculteurs et à tous les acteurs relevant du MASAF (Ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt) impactés par les aléas climatiques :

  • Mise en place d’un fonds de soutien d’urgence pour les ETARF, similaire à celui déployé lors de la crise Covid, afin de couvrir les pertes de chiffre d'affaires liées aux intempéries.

  • Accès prioritaire et accéléré au régime de prise en charge des allocations de chômage partiel et de longue durée pour maintenir l’emploi salarié.

  • Révision des dispositifs de gestion des aléas climatiques pour faciliter aux ETARF l’accès à des fonds d’aide dédiés à la gestion des crises environnementales.

  • Accélérer et généraliser les arrêtés préfectoraux visant à adapter les calendriers de travaux aux variabilités climatiques par territoire.

  • Mise en œuvre d’échéanciers pour le paiement des charges sociales avec l'appui des MSA,

  • Accompagner la gestion des encours clients, report des échéances de prêts sans pénalité et aménagement des taux par les établissements bancaires.

Lire aussi : Entreprises de travaux agricoles : un risque de faillite en cascade lié aux intempéries, selon la FNEDT

Les trésoreries se vident à grands flots

Les risques d'impayés augmentent. Près d'une entreprise sur deux en observait déjà une en août dernier. En zones forestières, des arrêts prolongés ont entraîné une chute de chiffre d’affaires de 25 % pour certaines entreprises. Le secteur agricole n'est pas épargné, avec des semis perturbés et des retards menaçant les trésoreries déjà fragiles. L’inquiétude grandit face à cette nouvelle campagne des plus complexes avec des pluies persistantes d'une rare intensité.

Des chantiers différés, dégradés, voire impraticables

Depuis l'automne 2023, la quasi-totalité du territoire français a subi des intempéries, mettant les entrepreneurs à l'arrêt pendant plusieurs mois. Les récoltes, ensilages et épandages accusent au moins un mois de retard. Ces conditions difficiles mobilisent plus de personnel et ralentissent les travaux, augmentant l'usure des équipements, les casses matérielles et la consommation de carburant, parfois jusqu'à 300 % dans les régions les plus touchées, notamment sur la façade atlantique. Côté forestier, la situation n'est pas meilleure. Les sols fragilisés par les excédents d'eau interdisent de nombreux travaux, notamment le débardage. Une majorité d'entreprises, surtout dans la moitié orientale de la France, ont dû arrêter les activités mécanisées pendant 80 jours, estimant une perte de chiffre d'affaires de 25 %. Les travaux ruraux sont également affectés : les chantiers de taille de haies agricoles ou d'entretien d'allées forestières ont été décalés en raison de sols impraticables.

Les plus lus

Remplissage du réservoir d'un engin agricole de GNR
Comment évolue le prix du GNR ?

Le prix du gazole non routier pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs qui en ont besoin pour alimenter leurs engins…

<em class="placeholder">Ensileuse à trémie Racine L’Articulée 2025 MR entourée des ensileuses New Holland FR550 et FR9060 de l&#039;ETA - TP Girault</em>
ETA - TP Girault - « Nous avons investi dans une ensileuse à trémie Racine pour sauver le maïs ensilage dans les parcelles détrempées »

Pour venir en aide à leurs clients agriculteurs éleveurs et leur permettre de sauver leur maïs ensilage, Christophe et Xavier…

<em class="placeholder">De gauche à droite, Augustinus Klein Holkenborg, Patrice Migaire, deux des associés de l&#039;unité de méthanisation Méthano (Creuse), et Arthur Gay, salarié. </em>
« Nous épandons 10 000 mètres cubes de digestat par an avec une tonne de 11 000 litres »

Plutôt que d’investir dans une grosse tonne à lisier pour assurer le transport et l’épandage du digestat, les associés de l’…

<em class="placeholder">Gilles Heluard, agriculteur à Ploërmel dans le Morbihan, dans la cabine de son tracteur New Holland</em>
« Dans les champs, je ne touche plus au volant de mon tracteur »
Dans le Morbihan, Gilles Heluard a opté pour l’option demi-tours automatiques lors du renouvellement de son tracteur de tête…
Remplissage du réservoir d'AdBlue d'un tracteur
Comment évolue le prix de l’AdBlue ?

Au coût du carburant qui pèse sur le compte d’exploitation des agriculteurs, s’ajoute l’AdBlue nécessaire dans tous les…

Parc d'occasion d'un concessionnaire de machines agricoles.
Concessionnaires agricoles - Les ventes et le moral en berne

L'enquête conjoncturelle menée cet automne par le Sedima fait le constat de ventes en baisse. Seules les pièces et les espaces…

Publicité