Aller au contenu principal

Services de remplacement : permettre aux agriculteurs et agricultrices de s’absenter plus sereinement

Que ce soit en cas de maladie ou d’accident, de congé maternité ou paternité, voire pour des vacances, le recours au service de remplacement est une solution permettant la poursuite de l’activité durant l’absence de l’agriculteur.

Le service de remplacement est une solution permettant de s'absenter par exemple le temps d'un congé maternité.
Différents motifs peuvent permettre de solliciter le service de remplacement, dont les évènements de vie comme la naissance d'un enfant.
© S. Leitenberger

Ils existent depuis plus de 50 ans mais n’ont pas pris une ride : les services de remplacement sont plus que jamais des alliés de taille dans la prise en compte du bien-être des agriculteurs. Le remplacement est aussi l’un des enjeux forts du renouvellement des générations en agriculture, reconnu par les politiques publiques comme un moyen de viser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

S’il n’est pas toujours aisé de laisser les clés de la ferme à un salarié de remplacement, que ce soit dans le cadre d’une situation contrainte comme une maladie ou un accident, ou d’un évènement joyeux tel que la naissance d’un enfant, les tendances sont plutôt prometteuses. « On constate plus d’ouverture aujourd’hui quant à l’idée d’accueillir un salarié de remplacement, témoigne Franck Laur, directeur de Service de remplacement France. L’activité des services de remplacement est en hausse régulière, en particulier en ce qui concerne le motif des congés, démocratisé après la mise en place d’un crédit d’impôt pour les activités comme l’élevage nécessitant la présence de l’exploitant agricole tous les jours de l’année. On intervient aussi beaucoup en cas de pépin, maladie ou accident, ou dans le cadre de responsabilités professionnelles extérieures occupées par les agriculteurs. »

Devenir parent : un motif de remplacement entièrement financé

Pour autant, les services de remplacement ont encore du chemin à parcourir pour atteindre la pleine notoriété, avec des motifs de remplacement souvent méconnus, tout comme les dispositifs permettant d’en limiter les coûts. Des avancées sociales ont par ailleurs été obtenues, comme l’allongement du congé paternité à 25 jours depuis 2021, ou pour le congé maternité l’accès à des droits équivalents à ceux des salariées, à savoir 16 semaines pour la naissance d’un enfant.

« Les remplacements pour congé maternité et paternité sont les plus fréquents dans notre secteur, estime Perrine Raverdy, responsable technique au sein du service de remplacement de la Marne. Nous conseillons de bien anticiper les démarches dès le sixième mois de grossesse, que ce soit pour le congé paternité ou maternité. » Ainsi, les formulaires doivent être transmis dans les délais impartis à la MSA afin que des aides financières puissent être octroyées. Le jeu en vaut la chandelle puisque le remplacement pour congé maternité et paternité peut être entièrement pris en charge financièrement.

D’autres motifs moins réjouissants peuvent être mis en avant pour bénéficier de l’intervention d’un agent de remplacement sur son exploitation : la maladie et l’accident. « Tomber malade ou avoir un accident est un risque inhérent au métier d’agriculteur qui peut avoir de lourdes conséquences humaines ou financières pour l’entreprise, indique-t-on chez Service de remplacement France. Le contrat d’assurance proposé par Groupama permet de limiter le risque. »

Outre cette prise en charge par ce contrat d’assurance spécifique Service de remplacement, d’autres aides peuvent être sollicitées auprès de la MSA. « Des aides financières exceptionnelles peuvent être accordées sous conditions, comme le fait de ne pas avoir de salarié sur l’exploitation agricole, détaille Perrine Raverdy. Un travailleur social prend alors contact avec l’agriculteur concerné pour monter un dossier. Depuis l’année dernière, il existe également un crédit d’impôt pour remplacement en cas d’arrêt maladie, réservé aux agriculteurs justifiant d’une astreinte obligatoire comme pour les éleveurs, pour prendre en compte 60 % du coût du remplacement. »

Se faire remplacer pour se former ou aller en réunion

Le remplacement peut également répondre à des besoins de s’absenter pour des raisons professionnelles. C’est notamment le cas des réunions ou formations en lien avec le développement agricole. « On y retrouve les thématiques de la biodiversité, de la réduction des produits phytosanitaires, tout ce qui concerne l’environnement, explicite la responsable technique. Il est alors possible de se faire remplacer dans les trois mois suivant la réunion ou la formation. Le reste à charge est de 80 euros pour une journée de 7 heures. Il s’agit d’une aide de l’État, qui a pour objectif d’encourager les agriculteurs à se former. » Pour les entreprises au réel, un crédit d’impôt formation peut être sollicité.

Pour les agriculteurs ayant des besoins d’absence dans le cadre d’un mandat syndical, un nombre de jours de remplacement est attribué selon les termes d’une convention signée par Service de remplacement France avec les syndicats. En ce qui concerne les agriculteurs engagés comme pompiers volontaires, des dispositifs sont également mis en place pour soutenir leur remplacement durant les temps de formation dédiés. En revanche, occuper la fonction de maire de sa commune ne permet pas d’obtenir des droits au remplacement.

Dernier motif de remplacement et non des moindres : partir en congés. Si les exploitations spécialisées en grandes cultures peuvent permettre une organisation du travail laissant la place aux vacances, la présence d’animaux rime avec astreinte pour l’agriculteur. C’est donc sur ce critère que repose le crédit d’impôts de 50 % pour 14 jours de congé par an.

Les bonnes pratiques pour accueillir un agent de remplacement

La première recommandation est de s’adresser au service de remplacement de son département afin de prendre connaissance des différents motifs et aides mobilisables. Il est par ailleurs nécessaire d’y adhérer pour le solliciter. Le service de remplacement guide l’agriculteur dans les démarches à réaliser, qui comprennent les bonnes pratiques afin d’accueillir l’agent de remplacement conformément aux dispositions réglementaires. Certains points sont ainsi obligatoires, comme disposer d’un document unique d’évaluation des risques professionnels. L’employeur de l’agent est le service de remplacement mais l’agriculteur qui l’accueille est responsable des conditions d’exécution des missions confiées. Il faut en outre veiller à assurer le véhicule de l’exploitation en ce sens.

Les plus lus

Corentin Denis, agriculteur à La Celle-Saint-Cyr (Yonne)
Orge de printemps : « J'obtiens une marge brute plus élevée en la semant à l'automne »

Agriculteur à La Celle-Saint-Cyr (Yonne), Corentin Denis compte semer toutes ses orges de printemps à l'automne avec l'espoir…

%agr
Récolte du maïs grain : des chantiers humides, qui peinent à avancer

Au 14 octobre, seules 13 % des surfaces en maïs grain étaient récoltées contre 67 % à la même date en 2023.…

Gabriel Colombo, chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus"Nous avons obtenu un rendement de 68,9 q/ha avec un bon calibrage (93) de même qu’un taux de ...
Orge de printemps : « un semis à l’automne est une option après tournesol à la place d'une orge d'hiver »
Chef de cultures au lycée agricole Vesoul Agrocampus, Gabriel Colombo a testé l'orge de printemps semée à l'automne, avec un gain…
<em class="placeholder">Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne.</em>
Mauvaises récoltes 2024 : « On rogne sur notre rémunération et sur l’entretien du matériel, faute de trésorerie suffisante »
Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne. Il témoigne de ses difficultés depuis un an liées…
<em class="placeholder">Agriculture. Semis de blé. tracteur et outil de travail du sol à l&#039;avant. agriculteur dans la cabine. implantation des céréales. lit de semences. semoir Lemken. ...</em>
Semis tardif de céréales : cinq points clés pour en tirer le meilleur parti

Avec une météo annoncée sans pluie de façon durable, un semis tardif de blés et d'orges dans de bonnes conditions de ressuyage…

[VIDÉO] Dégâts de grand gibier : une clôture bien installée pour protéger le maïs des sangliers

Agriculteur à Saint Fuscien dans la Somme, Valère Ricard a pu recourir aux services de la fédération des chasseurs de son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures