Colza : les petites altises mettent la pression à la faveur du temps chaud et sec
À côté des grosses altises dites aussi altises d’hiver, les petites altises (ou altises des crucifères) peuvent occasionner des dégâts sur colza, notamment dans les premiers stades de développement. C'est le cas en ce début septembre 2023 avec des dommages signalés sur le territoire. Le point sur ce ravageur et les moyens de lutte.
À côté des grosses altises dites aussi altises d’hiver, les petites altises (ou altises des crucifères) peuvent occasionner des dégâts sur colza, notamment dans les premiers stades de développement. C'est le cas en ce début septembre 2023 avec des dommages signalés sur le territoire. Le point sur ce ravageur et les moyens de lutte.
Reconnaître les petites altises : il y a deux variantes
Petits coléoptères sauteurs mesurant de 2 à 2,5 mm de long au stade adulte, les altises des crucifères, aussi appelées petites altises, comprennent principalement deux espèces du genre Phyllotreta à l’aspect différent. Phyllotreta atra est entièrement noir et Phyllotreta nemorum est bicolore, noir avec une bande longitudinale jaune sur chaque élytre. Ces espèces se distinguent des adultes de grosses altises (altise d’hiver Psylliodes chrysocephala) entièrement noirs et plus grands (3 à 5 mm). Seuls les adultes de petites altises occasionnent des dégâts.
Les multiples morsures circulaires d’1 mm de diamètre, parfois perforantes, sur les cotylédons et les limbes des feuilles des jeunes colzas sont la marque des petites altises (morsures plus grandes pour la grosse altise). On observe parfois des pullulations de petites altises peu mobiles et concentrées sur les bordures de parcelles. Dans ces situations, les morsures s’accumulent et entraînent la mort des plantules.
Des moyens de se préserver des dégâts
Variétés : Contre les attaques d’altises en général, privilégier les variétés avec une bonne vigueur de départ et produisant rapidement une importante biomasse pendant l’automne.
Agronomie : Le retournement de repousses de colza dans l’environnement immédiat de la parcelle accentue le risque d’infestation avec le déplacement en masse de petites altises vers la culture. Il faudra éviter de détruire ces repousses si des colzas sont en cours de levée à proximité. Par ailleurs, les semis précoces exposent fortement les colzas à ce ravageur à la fin de l’été. Toute pratique de semis favorisant une levée et un développement rapides du colza réduira la nuisibilité des altises.
Surveillance : Les captures dans les cuvettes jaunes permettent de détecter l’arrivée des altises, mais ne suffisent pas à décider d’un traitement. L’activité réelle des altises sera mesurée en surveillant les attaques sur les plantules. L’outil d’aide à la décision « Estimation du risque lié aux altises adultes » apporte une indication du risque lié aux prélèvements foliaires par les adultes de petites et grosses altises pour des levées avant le 1er octobre.
Chimie : Si 8 pieds sur 10 portent des morsures entre la levée et le stade 3 feuilles du colza, intervenir avec un insecticide efficace à base de pyréthrinoïde. Outre ce seuil, il faut prendre en compte la vitesse d’accumulation des dégâts et de croissance de la culture. En cas d’attaque massive et précoce de petites altises, le traitement sera justifié. Pour rappel, l’insecticide Boravi WG (phosmet) est interdit depuis novembre 2022 et n'est donc plus utilisable. Dans tous les cas, la limitation des traitements favorise les auxiliaires qui contribuent à réguler les ravageurs.
Quatre points clés sur les petites altises
La nuisibilité des petites altises est forte en bordure de parcelle, modérée ailleurs. Les semis précoces de colza sont davantage attaqués par ces ravageurs qui peuvent être nombreux à la fin de l’été.
Les larves de petites altises ne causent pas de dégâts sur colza, à l’inverse des grosses altises dont les attaques de larves et d’adultes sont préjudiciables. Elles se développent généralement sur d’autres crucifères, comme les choux, choux-fleurs, navets…
Les colzas de printemps sont particulièrement vulnérables car, après une diapause hivernale, les adultes de petites altises reprennent leur activité à la fin de l’hiver. Crucifères sauvages et cultivées sont alors attaquées et les adultes pondent plusieurs centaines d’œufs sur le sol, au collet des plantes, voire sous les feuilles.
Un temps chaud et sec favorise l’activité des petites altises. Le froid et l’humidité limitent leur action. Ces insectes arrivent généralement plus tôt que les grosses altises avec une génération d’adultes émergeant en juillet-août.