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Ravageur : les insectes des grains stockés sont indésirables pour la commercialisation des récoltes

Charançon, capucin, silvain, tribolium… ces insectes coléoptères s’attaquent aux grains lors de leur stockage. Sans compter la teigne de la farine, un papillon…

<em class="placeholder">grains de blé avec charançons et tribolium, insectes consommant les grains</em>
Charançons du grain et tribolium sont visibles sur cette photo. Les grains brisés et consommés de l'intérieur.
© Arvalis

Reconnaître ces insectes ne mesurant que quelques millimètres

Plusieurs insectes commettent des dégâts dans les grains stockés en silo, parmi lesquels de petits coléoptères mesurant quelques millimètres et reconnaissables à leurs élytres (ailes sclérifiées) et corps brun roux. Le charançon du grain (Sitophilus granarius) se distingue par son rostre. Tête et prothorax sont aussi longs que l’abdomen, ce qui n’est pas le cas de Tribolium confusum dont les antennes se terminent en massue. Autre coléoptère de forme voisine, le silvain montre six dents visibles de part et d’autre du prothorax. Chez une autre espèce, le capucin des grains, la tête est cachée sous le prothorax bombé. Charançon et tribolium ne volent pas au contraire des autres espèces.

De quelques millimètres de long, les larves de ces insectes diffèrent selon les espèces : semblable à un asticot (blanc et apode) pour le charançon, à de minuscules larves de hanneton chez le capucin, velues et mobiles pour le tribolium et le silvain. Pouvant être à l’intérieur des grains, les larves de charançon et de capucin sont quasiment invisibles. La présence de fragments de grains dans le stockage alerte sur la présence de ces insectes.

 

 
<em class="placeholder">grains de blé avec charançons</em>
Le charançon des grains présente un rostre caractéristique. © Arvalis

Divers moyens de lutte existent contre ces ravageurs

Détection : Pouvant être cachés, ces insectes peuvent être dépistés grâce à des sondes acoustiques qui détectent leur activité dans les grains et permettent d’en estimer la densité dans le silo. Des pièges sont utilisés pour déceler les formes libres circulant à faible profondeur dans le stock.

Nettoyage et désinsectisation : Avant le stockage, les cellules vides et les circuits du grain seront nettoyés pour éliminer les reliquats de grains et amas de poussière qui sont autant de refuges pour les insectes. Ce nettoyage pourra être complété par un traitement homologué des parois des cellules et du matériel avec un insecticide de contact, des poudres minérales comme de la terre de diatomée (autorisée en agriculture biologique) ou par fumigation. Des limites maximales de résidus sont fixées pour les produits chimiques. Pour améliorer la lutte par ventilation, un nettoyage des grains sera utile dès la récolte et au moment du stockage (nettoyeur séparateur) pour les débarrasser de leurs impuretés.

 

 
<em class="placeholder">Le capucin des grains montre un prothorax bombé sous lequel la tête est partiellement cachée.</em>
Le capucin des grains montre un prothorax bombé sous lequel la tête est partiellement cachée. © Arvalis

Ventilation : Une stratégie de lutte repose sur le refroidissement des grains par ventilation en dessous d’une température où les insectes sont rendus inactifs. Une température basse peut même les tuer. Cet abaissement de température sera progressif et contrôlé par des mesures. Arvalis conseille le refroidissement en trois paliers successifs : 20 °C en été, 12 °C en automne et 5 °C en hiver.

Traitements curatifs : De moins en moins de produits chimiques sont autorisés pour le traitement des grains, a fortiori pour le stockage à la ferme et pour les productions de qualité sous cahier des charges. Leur utilisation est strictement réglementée avec l’intervention de professionnels. Basé sur l’utilisation de CO2 dans des big bag où sont stockés les grains, le procédé Nox montre une bonne efficacité mais il est onéreux. Des lâchers de micro-guêpes parasitoïdes constituent une option pour les denrées à forte valeur ajoutée.

 

 
<em class="placeholder">Le prothorax du sylvain est dentelé.</em>
Le prothorax du sylvain est dentelé. © Arvalis

Cinq points clés sur les ravageurs du stockage

Charançon et capucin sont des ravageurs primaires du stockage, à savoir qu’ils consomment le grain lui-même. Silvain et tribolium sont des ravageurs secondaires se nourrissant des fragments de grain, de brisures, de son, de farine.

La teigne de la farine (Euphestia kuhniella) est un papillon de 20 à 25 mm d’envergure, de forme fine et de couleur grise à jaune pâle. Sa chenille (10-15 mm) produit des soies qui rendent impropres la farine et le son dont elle se nourrit.

Ces insectes sont spécifiques du stockage. Ils ne proviennent pas des champs récoltés. Leur présence dans les stocks représente un frein à la commercialisation des grains.

Leur capacité de reproduction est très élevée : en conditions optimales, une population est multipliée par 15 en 28 jours pour le charançon, par 50 pour la teigne et le silvain, par 60 pour Tribolium confusum

Ces ravageurs supportent des conditions de sécheresse et des température élevées : moins d’1 % d’humidité relative pour la teigne de la farine, une température supérieure à 35 °C pour le capucin et une teneur en eau des grains à 8 %…

 

 
<em class="placeholder">Le Tribolium a des antennes en massue.</em>
Le Tribolium a des antennes en massue. © Arvalis

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