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Pulvérisation ciblée : de grosses économies d’intrants en perspective

Les solutions de pulvérisation ultralocalisée sont désormais au programme de plusieurs constructeurs et certaines sont déjà en fonctionnement dans des exploitations agricoles. Elles permettent de réduire drastiquement les quantités de phytos appliquées et de faire de belles économies.

L'utilisation de caméras multispectrales aux images traitées via l'intelligence artificielle permet d'identifier les adventices au sein même de la culture.
L'utilisation de caméras multispectrales aux images traitées via l'intelligence artificielle permet d'identifier les adventices au sein même de la culture.
© France Pulvé

Les dispositifs de pulvérisation ciblée, qui ont connu ces dernières années de grandes avancées technologiques, permettent d’apporter la bonne dose au bon endroit. Ils présentent aussi le grand intérêt de moins pénaliser la culture en place, en n’exposant pas toute la parcelle au produit phytosanitaire. Les caméras embarquées sur les rampes des pulvérisateurs sont aujourd’hui capables, grâce à l’intelligence artificielle, d’identifier une adventice au sein même d’une culture. Les systèmes de pulvérisation permettent, eux, d’appliquer précisément le produit en activant la buse ou les buses situées au-dessus de la zone à traiter. Cette ultralocalisation de la bouillie permet alors d’abaisser nettement les quantités de phytos appliquées. Les observations sur le terrain révèlent une réduction allant de 40 à 95 %, selon le niveau d’infestation de la parcelle. Moins de bouillie préparée, c’est aussi de l’eau économisée. Certains des systèmes s’utilisent aussi pour les apports de régulateurs de croissance, les fongicides ou la fertilisation azotée.

Traiter en vert sur marron ou vert sur vert

La pulvérisation ciblée fonctionne selon deux principes : vert sur marron et vert sur vert. Le premier consiste à détecter la mauvaise herbe sur un sol nu. C’est le plus simple, car la détection des plantes peut être réalisée par des capteurs infrarouges qui mesurent la chlorophylle. Il est bien adapté à l’usage d’herbicides non sélectifs, à l’instar du glyphosate. En pulvérisation vert sur marron, la firme américaine Trimble affiche certainement le plus d’années de recul. Ses modules WeedSeeker sont utilisés depuis les années 2000 pour le désherbage localisé avec des pulvérisateurs de grandes cultures, ainsi que pour l’apport d’engrais foliaire en maraîchage. John Deere présente au Sima le procédé See & Spray monté sur une bineuse. Plus complexe, la pulvérisation en vert sur vert passe par l’identification des adventices dans la végétation. Elle fait appel à des caméras multispectrales montées sur la rampe, dont les images traitées en utilisant l’intelligence artificielle permettent de cibler précisément la plante à détruire. Ces caméras sont bien sûr capables de travailler en vert sur marron.

De plus en plus d’acteurs sur le marché

En application vert sur vert, les fabricants de pulvérisateurs sont de plus en plus nombreux à disposer d’une solution. Le groupe français Exel Industries s’y est d’ailleurs particulièrement investi. Sa marque Agrifac propose l’AICPlus et Berthoud commercialise la technologie Sniper. Sa division Exxact Robotics a même mis au point sa propre technologie dénommée 3S pour Spot Spray Sensor, afin de fournir les sociétés du groupe : Agrifac, Tecnoma, Berthoud, Hardi et Evrard. Le constructeur allemand Amazone a récemment dévoilé sa solution Smart Sprayer. Pour la développer, il s’est rapproché de Bosch pour les caméras et de BASF pour les modèles agronomiques. Kuhn, qui avait présenté au Sima 2019 son dispositif i-Spray, prévoit de le commercialiser en 2024. L’équipement actuellement le plus précis est certainement le pulvérisateur Ara de la firme suisse Ecorobotix, qui annonce une réduction des phytos jusqu’à 95 %. Cet appareil, de 6 mètres de large, est en effet capable de traiter des zones de 6 x 6 cm. Il ne mesure que 6 m de large et est conçu pour travailler jour et nuit. À la vitesse maximale autorisée de 7,2 km/h, il réalise quatre hectares par heure, soit un potentiel théorique de travail de 96 hectares par jour en travaillant 24 heures sur 24.

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