Pomme de terre : surfaces françaises légèrement en hausse mais début de campagne difficile
Les surfaces de pommes de terre de consommation sont en légère hausse pour la campagne 2023-2024. Une progression qui se fait au détriment des surfaces de plants et de pommes de terre fécule.
Les surfaces de pommes de terre de consommation sont en légère hausse pour la campagne 2023-2024. Une progression qui se fait au détriment des surfaces de plants et de pommes de terre fécule.
Les plantations en pommes de terre de conservation (frais et industrie) pour la campagne 2023-2024 s’élèveraient à 156 940 ha en 2023 contre 152 590 ha en 2022, soit une hausse des surfaces de 2,9 % (+4 350 ha), indique l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT). La tendance est la même au niveau européen dans les quatre principaux pays producteurs (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, France).
Crainte d’un déséquilibre dans la filière pomme de terre
Cette dynamique est portée par une demande forte de la part des industriels de transformation qui a retrouvé son niveau d’avant covid, constate le syndicat. La hausse s’explique aussi par un transfert de surfaces jusqu’ici consacrées aux plants et à la fécule vers la pomme de terre de consommation. Cette situation inquiète l’UNPT car elle pourrait créer un « déséquilibre » entre les « différents débouchés de la filière pomme de terre ». « La baisse de la production de plants est inquiétante pour la souveraineté alimentaire de la France », prévient Geoffroy d’Évry, président de l’UNPT.
Dans le détail, les hausses de surfaces les plus importantes concernent la région des Hauts-de-France (+3 620 ha), et notamment l’ex-Picardie (+2 580 ha) fortement concernée par les reports de la filière fécule. Les Hauts-de-France conservent ainsi le premier rang de producteur de pommes de terre de conservation avec près de 64 % des surfaces françaises.
Des conditions de plantations difficiles
Particularité de cette année 2023, les plantations de pommes de terre ont duré particulièrement longtemps. Elles se sont étalées de fin mars à début juin dans certains secteurs, notamment dans le Nord de la France à cause des conditions météo difficiles (sol insuffisamment ressuyé).
Les retards dans les plantations ont aussi eu des conséquences sur les plants de pommes de terre. « Le délai entre la réception des plants et les travaux effectifs de plantation a pu créer des hétérogénéités de levées par endroits », avance Geoffroy d’Évry.
Pour couronner le tout, la période de plantation gênée par les pluies a été suivie par une période sèche et des températures élevées en juin.
Les producteurs de pommes de terre attendent désormais les premiers prélèvements au cours de l’été pour en savoir plus sur les perspectives de récolte.