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DOSSIER
Phyto et santé : les bons réflexes

Les risques pour la santé des produits phytosanitaires sont établis et leur usage ne doit plus être un acte banal. La prévention ne se cantonne pas au port d’équipements de protection individuelle : c’est toute l’organisation du travail et l’aménagement de l’espace autour du pulvérisateur qu’il faut remettre à plat.

L’affaire est entendue : l’usage des produits phytosanitaires est dangereux pour la santé des agriculteurs. Or, en grandes cultures, le temps d’exposition est élevé : de 50 heures par an dans les Landes à 215 heures dans le Centre, selon l’étude Pestexpo. Face à cet enjeu de santé publique, les prescripteurs peinent à porter un message clair qui, dans le pire des cas, se limite à la préconisation du port d’équipements de protection individuelle (EPI), dont certains s’avèrent pourtant inefficaces, et très souvent inconfortables. Bon nombre d’agriculteurs avouent d’ailleurs qu’ils ont acheté les équipements… pour le contrôleur, sans les sortir de leur emballage.
Entre le tout sécuritaire et l’absence totale de prévention, comment améliorer les pratiques en grandes cultures sans tomber dans l’inapplicable ? Quels sont les réflexes indispensables pour réduire les risques ? Quelles contraintes sont superflues ? C’est ce qu’explore ce dossier, au plus près du terrain, sur la base de témoignages d’exploitants et d’experts.
Ces derniers sont unanimes sur la priorité à donner à la prévention (local phyto, matériel, espace de travail aménagé autour du pulvérisateur…) ainsi qu’aux mesures d’hygiène élémentaires (couverture du corps et surtout des avant-bras, port de gants, lavage fréquent des mains, y compris gantées). « Toutes ces mesures sont plus efficaces que les EPI, insiste Laure le Douce, médecin de la MSA. Et s’il y a deux EPI à garder absolument, ce sont des gants et une visière ou des lunettes. »
Débanaliser l’usage des phytos, tel est le défi. Il impose de « remettre en cause des gestes quotidiens et réfléchir en amont à l’organisation de son travail, afin de réduire au minimum les contacts avec les bidons, les produits et surtout le pulvérisateur », souligne Sonia Grimbuhler, chercheuse à l’Irstea.
C’est un paradoxe : la toxicité des phytos pour l’environnement est bien plus documentée que celle qui menace la santé des utilisateurs. Il est temps de s’attaquer à cette épineuse question.
Son poids ne peut être supporté par les seuls agriculteurs à travers les bonnes pratiques. Les sociétés d’agrofourniture doivent elles aussi assumer leur part de responsabilité dans la prévention du risque chimique. Des efforts considérables restent notamment à faire sur l’ergonomie des bidons ou sur la conception des pulvérisateurs.
Toutes les informations réunies dans ce dossier visent à donner des pistes de progrès pragmatiques. Elles n’ont pas valeur de prescriptions et ne dispensent évidemment pas de consulter attentivement toutes les fiches de sécurité des produits et équipements utilisés.

Pour en savoir plus

Voir dossier de Réussir Grandes Cultures de novembre 2013. RGC n°274, p. 72 à 81.

Au sommaire :

- p. 74. Les gestes simples qui changent tout

- p. 78. Se protéger de la tête aux pieds

- p. 80. Les EPI encore peu adaptés à l’agriculture

- p. 80. « Il faut confronter les préconisations au terrain » Pierre Lebailly, Inserm

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